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Les Fabuleuses Escapades 2 -SERIE 5- 1 
 
 
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EPIS 3 - C'EST TOUJOURS LA PREMIERE FOIS

 
 
 
Titre : Les Fabuleuses Escapades de Roberto  
 
dans 
 
« C’est toujours la première fois… » 
3-ième épisode 
 
 
L’épisode 3 est issu de la pièce qui porte le titre : « C’est toujours la première fois… " (Episode 2 de la série théâtrale 2017/2018 « Les Compagnons Balladins et le Serment de la Licorne ») 
 
L’épisode 2 comporte une partie issue de la série intégrale : 
« Les Fabuleuses Escapades de Roberto » 
EPISODE 3 : « C’est toujours la première fois… » 
 
 
Auteur : Emilien Casali 
 
Conte fantastique 
 
 
 
PROLOGUE 
 
Un nuage de fumée rose se dissipe… 
 
La scène se déroule à la fin du printemps dans le parc de Méric à Montpellier (France) en début de journée…  
 
La nuit est tombée…  
 
L’histoire se déroule dans une grande demeure du 19-ième siècle avec terrasse aux allures de villa toscane située dans le « Domaine de Méric » (Un grand domaine de 12 ha avec un jardin à l’anglaise, un verger, une orangeraie, une plaine de jeux pour enfants, une grande prairie fleurie, un petit bois abritant une clairière)…  
 
Le Domaine se trouve à proximité du fleuve côtier « Le Lez » (29,6 km) qui débouche dans la Méditerranée…  
 
Un sentier longe le fleuve côtier «  Le Lez »… 
 
Roberto (Chapeau noir) surgit dans l’allée principale à cheval sur une licorne, suivi de près par Little Brother (Satellite caméra)… 
 
La licorne dépose Roberto et s’enfuit aussitôt… 
 
Roberto pénètre dans la grande demeure en empruntant la grande porte du salon… 
 
La scène qui suit va se dérouler dans le grand salon composé des éléments décoratifs suivants : 
Un escalier en marbre composé d’une douzaine de marche conduisant au premier étage, une fenêtre haute et large avec un joli rideau, une cheminée en pierre (éteinte), une grande bibliothèque, un fauteuil (une place) au pied duquel repose une valise rouge, une lampe de chevet placée devant la bibliothèque, un porte-manteau placé près de l’entrée, une petite commode à porte vitrée à travers laquelle on remarque des bouteilles de vin (Champinelle) et des coupes, un grand fauteuil en cuir trois places placé au centre de la pièce, un porte-manteau, une table basse repose près du grand fauteuil trois places, un clairon repose sur la table basse, une grande horloge murale… 
 
Une valise rouge repose au pied du fauteuil (une place)… 
 
La grande horloge murale indique 23 h 45  
 
Aucun tableau ne repose sur les murs… 
 
Roberto (chapeau noir) sort de la cheminée…  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), surgit en haut de l’escalier avec sa canne à la main 
Où étiez-vous passé, Roberto ?... je vous cherche depuis deux jours ?  
 
Il se tient en haut des escaliers… 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Je n’étais pas très loin… pourquoi ? 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Avec vous, « pas très loin », ce peut être à l’autre bout de la galaxie. 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Je n’ai plus mis les pieds sur Saturne depuis l’hiver dernier. Quelque chose ne va pas, monsieur le Comte ?  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), tient une plume de mouette dans une main, entre dans le salon 
Nous n’avons pas une bonne nouvelle à vous annoncer, mon ami. 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Je n’ai pas gagné au loto. Quel dommage !  
 
SYLVESTRE (Facteur), entre dans le salon avec une urne dans une main en forme de sphère terrestre  
Je me suis permis d’acheter cette urne pour vous.  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
C’est très généreux de votre part, Sylvestre…. mais que voulez-vous que j’en fasse ? 
 
SYLVESTRE (Facteur), tient une urne dans une main en forme de sphère terrestre  
Les obsèques auront lieu samedi matin à partir de 8 heures. Vous n’aurez qu’à vous présenter aux pompes funèbres avec l’urne que vous remettrez à l’agent. Il saura quoi en faire.  
 
Sylvestre dépose l’urne sur la cheminée… 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Les choses couvaient depuis plusieurs mois. Seulement, Monsieur Roberto était préoccupé par ses escapades de jour comme de nuit… si bien que ce dernier n’a rien vu venir.  
 
ROBERTO (Sans chapeau)  
Que se passe-t-il, mes amis, vous en faites une tête d’enterrement ?  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), secoue la plume de mouette  
Les choses se sont détériorées sur la fin. Elle ne supportait plus son traitement. Et non seulement cela, les médecins ne pouvaient plus rien faire. Je préfère m’arrêter là. 
 
ROBERTO (Sans chapeau)  
Il est bientôt minuit. Je suis étonné de vous retrouver tous les trois dans le salon. Venez-en au fait, je vous prie.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Son absence ne semble pas vous émouvoir plus que ça. 
 
ROBERTO (Sans chapeau)  
Qui donc ?  
 
SYLVESTRE (Facteur) 
C’est à croire que vous ne viviez pas ensemble. 
 
ROBERTO (Sans chapeau)  
Ce soir, mes amis… je suis un peu dans la lune. Sans doute est-ce dû au décalage spatio-temporelle. J’arrive à l’instant d’une contrée merveilleuse où le temps est à l’arrêt depuis toujours… si bien que ses habitants prennent le temps de vivre, de penser et d’aimer la vie ! Là-bas, les gens n’ont plus d’âge…. C’était prodigieux !  
 
SYLVESTRE (Facteur) 
Vous nous raconterez vos souvenirs extra-terriens une autre fois, Roberto. Pour l’heure, nous aimerions vous parlez d’un évènement inopiné qui va considérablement changer votre vie, mais également celle des Compagnons Balladins.  
 
ROBERTO (Sans chapeau)  
Je ne crains pas le divorce, nous n’étions pas mariés.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), secoue la plume de mouette 
En l’absence de Miss Maryl, c’est tout un pan de notre histoire commune qui s’achève.  
 
SYLVESTRE (Facteur) 
J’ai remarqué son absence, en effet. Ne me dites pas qu’elle a décidé de mettre les bouts. 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main de l’escalier avec sa canne à la main  
Enfin, nous y voilà ! 
 
ROBERTO (Sans chapeau)  
D’habitude, à cette heure-ci, j’ai droit à mon infusion à la verveine.  
 
SYLVESTRE (Facteur) 
Tout comme Neil Armstrong, il va vous falloir redescendre de la lune !  
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), secoue la plume de mouette 
Un grand malheur s’est produit, Roberto. 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Laissez-moi faire, Martisoara, je vais tout lui expliquer. Si vous voulez bien lui préparer son infusion du soir.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), tend la plume de mouette 
Très bien monsieur. Prenez cette plume avec vous, Roberto, vous en aurez besoin très prochainement.  
 
Martisoara remet la plume de mouette à Roberto, puis s’en va… 
 
ROBERTO (Sans chapeau), la plume de mouette dans une main 
Avec vous, Christophe Rodolphe David Miguel «  et j’en passe », je crains le pire. Où est-elle ? 
 
SYLVESTRE (Facteur) 
Monsieur Roberto ferait mieux de s’assoir pour ne pas tomber de trop haut.  
 
Sylvestre fait s’assoir Roberto sur le fauteuil (une place)… 
 
Le Comte descend lentement les escaliers avec sa canne à la main… 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), descend lentement l’escalier avec sa canne à la main 
Miss Maryl était atteinte d’une grave maladie depuis plusieurs années. Discrète comme à son habitude, celle-ci ne voulut point alarmer son monde… jusqu’à ce matin de mai…  
 
Le Comte se dirige vers la petite commode à porte vitrée, dépose sa canne, puis ouvre la porte vitrée et se saisit d’une bouteille de vin (Champinelle) et deux coupes… 
 
SYLVESTRE (Facteur) 
C’est Martisoara qui la découverte dans son lit sans vie.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), remplit deux coupes de vin 
Hélas, il était trop tard… les pompiers n’ont rien pu faire... ils n’ont fait que constater…  
 
Le Comte tend une coupe de Champinelle à Sylvestre, puis se saisit de sa canne… 
 
ROBERTO (Sans chapeau), assis sur le fauteuil la plume de mouette dans une main 
J’ai horreur des plaisanteries douteuses, messieurs !  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), surgit dans le salon avec un plateau sur lequel repose une tasse 
Malheureusement, c’est la stricte vérité !  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), une coupe de vin dans une main et la canne dans l’autre  
Croyez bien que nous en sommes navrés, mon cher. 
 
ROBERTO (Sans chapeau), assis sur le fauteuil la plume de mouette dans une main 
Mais c’est affreux ! 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), tend le plateau à Roberto 
Tenez, c’est pour vous ! Verveine menthe, cela vous dit ? 
 
ROBERTO (Sans chapeau), assis sur le fauteuil la plume de mouette dans une main 
Nous voilà tous orphelins ! 
 
Roberto se saisit de la tasse… 
 
SYLVESTRE (Facteur), la coupe de vin à la main 
Son corps repose au funérarium de Grammont en attendant ses obsèques qui auront lieu demain matin à l’aube.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), une coupe de vin dans une main et la canne dans l’autre  
Recevez toutes nos condoléances, mon vieux !  
 
Le Comte se retire avec sa coupe de vin en empruntant les marches de l’escalier… 
 
SYLVESTRE (Facteur), la coupe de vin à la main 
Courage, mon ami...  
 
Sylvestre se retire à son tour en compagnie de Martisoara le plateau à la main… 
 
Roberto reste figé sur le fauteuil la tasse dans une main et la plume de mouette dans l’autre main qu’il secoue… 
 
Roberto porte son regard vers la cheminée sur laquelle repose l’urne en forme d’hémisphère terrestre et ne dit mot… 
 
Soudain, le livre d’or apparait comme par magie sur la table basse… 
 
Le livre d’or s’ouvre en deux d’où se dégage un nuage de fumée rose qui envahit le salon… 
 
 
FIN DU PROLOGUE  
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 1 
 
Un nuage de fumée rose se dissipe… 
 
Quelques temps plus tard… 
 
La scène se déroule à la fin du printemps dans le parc de Méric à Montpellier (France) en début de journée…  
 
Nous sommes en fin de semaine… 
 
Le temps est doux et ensoleillé…  
 
L’histoire se déroule dans une grande demeure (Mas) du 19-ième siècle avec terrasse aux allures de villa toscane située dans le « Domaine de Méric » (Un grand domaine de 12 ha avec un jardin à l’anglaise, un verger, une orangeraie, une plaine de jeux pour enfants, une grande prairie fleurie, un petit bois abritant une clairière)…  
 
Le Domaine se trouve à proximité du fleuve côtier « Le Lez » (29,6 km) qui débouche dans la Méditerranée…  
 
Un sentier longe le fleuve côtier «  Le Lez »… 
 
Philémon (le jeune peintre) peint dans la prairie en face du domaine, placé derrière un chevalet sur lequel repose une grande toile bleue azur… 
 
Le silence règne alentour… 
 
On aperçoit Little Brother (Satellite caméra) qui scrute alentours avec ses grands yeux inquisiteurs… 
 
Little Brother (Satellite caméra) dirige ensuite son regard dans le grand salon spacieux de la demeure du 19-ième siècle… 
 
Le grand salon est composé des éléments décoratifs suivants : 
Un escalier en marbre composé d’une douzaine de marche conduisant au premier étage, une fenêtre haute et large avec un joli rideau, une cheminée en pierre (éteinte), des dessins accrochés au mur, une grande bibliothèque, un fauteuil (une place) au pied duquel repose une valise rouge, une lampe de chevet placée devant la bibliothèque, un porte-manteau placé près de l’entrée, une petite commode à porte vitrée à travers laquelle on remarque des bouteilles de vin (Champinelle) et des coupes, un grand fauteuil en cuir trois places placé au centre de la pièce, un porte-manteau, une table basse repose près du grand fauteuil trois places, un clairon repose sur la table basse, une grande horloge murale… 
 
Les dessins accrochés au mur sont en rapport avec l’illustration de la pièce de théâtre intitulé « Les sentiers de la liberté », une pièce en quatre parties (Episodes N°42, 43, 44 et 45 issus de la série intégrale « Les Aventures Fantastiques de Roberto » ou encore d’après LES MEMOIRES DE ROBERTO - TOME 3) – Référence sur mon site principal : Série 3 – Les Nouvelles Aventures de Roberto (2001 / 2002) 
http://sentierliberte2.populus.ch/ 
 
Une valise rouge repose au pied du fauteuil (une place)… 
 
Un thermos à café et une tasse repose sur la table basse… 
 
La fenêtre du salon est grande ouverte… 
 
Roberto (Sans chapeau), assis sur un fauteuil (Une place), compulse un manuscrit à l’aide d’une plume de mouette… 
 
Le chapeau noir repose sur le porte-manteau près de l’entrée… 
 
Une urne en forme d’hémisphère (La terre) repose sur un coin de la cheminée… 
 
La colombe apparait sur un perchoir… 
 
LA COLOMBE, se balance sur le perchoir 
Viens t’amuser avec moi dans la prairie, Roberto !... Qu’est-ce qui t’arrive, mon coco ? Tu n’as pas décollé de ton siège de toute la semaine. Il va falloir te mettre au boulot bientôt !... ça y est, j’y suis ! Tu penses encore à elle… c’est bien ça ? 
 
ROBERTO (Sans chapeau), assis sur un fauteuil (une place), le livre d’or dans une main et une plume dans l’autre 
Tu as appris la mauvaise nouvelle comme moi, n’est-ce pas ? 
 
LA COLOMBE, se balance sur le perchoir 
Tu dois l’oublier. 
 
ROBERTO (Sans chapeau), assis sur un fauteuil (une place), le livre d’or dans une main et une plume dans l’autre 
Tu es folle, ma cocotte ! Ce que tu me demandes est impossible ! Vois-tu… avec moi, ce n’est pas un clou chasse un autre. Mais enfin, je ne suis pas prêt pour jeter mon dévolu sur la première inconnue ! Et puis… et puis il y a que je ne peux pas oublier quelqu’un comme Miss Maryl. C’est un peu comme si tu me demandais de me séparer de mon livre d’or ou mon chapeau noir, par exemple !  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Avec ma baguette magique, tout est possible, compagnon ! Tu récupèreras le livre une autre fois. 
 
La colombe sort une baguette magique de dessous une aile et s’envole de son perchoir… 
 
Une fois arrivée à hauteur de Roberto, la colombe frappe avec sa baguette magique sur le livre d’or qui disparait comme par magie… 
 
Roberto (Sans chapeau noir) saute de son siège la plume à la main… 
 
La colombe retourne rapidement sur son perchoir range sa baguette sous une aile et … 
 
ROBERTO (Sans chapeau), saute de son siège la plume à la main 
Qu’est-ce que tu fais ?... tu es timbré ou quoi ? Je prenais des notes pour ma prochaine pièce et voilà que tu mets tout en péril…  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Cette histoire s’écrira toute seule, Roberto !  
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
Little Brother (Satellite caméra), qui plane à hauteur de la maison, jette un coup d’œil de temps à autre dans le grand salon… 
 
Roberto se dirige vers le porte-manteau avec sa plume à la main, se saisit de son chapeau noir qu’il place sur sa tête…  
 
ROBERTO (CHAPEAU NOIR), la plume à la main, place son chapeau noir sur la tête 
Par prudence, je récupère mon chapeau… dès fois qu’il te prenait l’envie de le faire disparaitre aussi.  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Ce que tu peux être à fleur de peau en ce moment ! 
 
ROBERTO (CHAPEAU NOIR), se tient debout, la plume à la main 
Je te signale, ma cocotte, que le synopsis n’était pas tout à fait achevé… j’abordais à peine l’épilogue…  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Quelle chochotte ! Tu t’occuperas de la fin de l’histoire une autre fois.  
 
ROBERTO (CHAPEAU NOIR), se tient debout, la plume à la main 
Je n’ai pas l’habitude de remettre les choses à demain.  
 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
De quoi va parler ta pièce au juste ? Je sais que tu as envie d’en parler. Tu vas cracher le morceau, oui ou non ? 
 
ROBERTO (CHAPEAU NOIR), se tient debout, la plume à la main 
Nous y voilà ! Je savais que tu étais curieuse de nature, mais pas à ce point-là ! (Roberto se saisit de son chapeau et y accroche la plume de mouette) 
Après quoi, Roberto (Chapeau noir à plume de mouette) se dirige vers la table basse, se saisit du thermos à café, se remplit une tasse, puis va se rassoir sur le fauteuil (une place)…  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Tu es dans mon collimateur depuis quelques jours. Je te connais suffisamment bien pour savoir que tu n’es pas au mieux de ta forme… tu as maigri à vue d’œil… tu te laisses aller, mon vieux… il va falloir remédier à cela car la route est encore longue… tu t’endormiras sur tes lauriers une autre fois. 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), déguste son café 
Je te vois venir, ma belle… tu veux encore m’embarquer quelque part… ce n’est surtout pas le moment !... avec ce qu’il s’est passé récemment… je n’ai ni l’envie ni l’énergie pour aller où que ce soit… au risque de te déplaire… il y a aussi que je dois me consacrer sérieusement à mes mémoires que j’ai d’ailleurs du mal à reprendre.  
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Tu restes trop scotché chez toi, mon ami. Il va falloir que je te surveille. Dès fois que tu nous fasses un malaise.  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), déguste son café 
Si cela peut te rassurer, jolie colombe, j’ai fini d’accuser le coup ! Je me sens beaucoup mieux aujourd’hui… 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Je te crois à moitié.  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), déguste son café 
Et maintenant, si tu voulais bien me rendre le livre d’or que je puisse poursuivre mes travaux.  
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Je te le rendrai à condition que tu me parles un peu de Miss Maryl.  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), déguste son café 
Que veux-tu que je te dise que tu ne saches déjà ? 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Je la trouvais très discrète sur sa vie privée. Tu n’es pas obligé de tout me dire… juste quelques bribes de souvenirs… tiens, par exemple, comment était-elle dans la vie de tous les jours ?  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), déguste son café 
Pour l’avoir bien connue, je puis te dire que Miss Maryl était une personne très enjouée la plupart du temps… elle aimait la vie… des images me reviennent toujours en tête… que de bons souvenirs ! 
 
Little Brother (Satellite) s’enfuit à toute vitesse en faisant des loopings dans les airs laissant trainer derrière lui une fumée rose qui forme un grand cœur dans le ciel… 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 3  
 
L’urne en forme d’hémisphère terrestre repose toujours sur un coin de la cheminée (éteinte)… 
 
Soudain, la planète Saturne s’approche de la terre, ce qui a pour effet de faire apparaitre la nuit… 
 
Alioth (Le chevalier de la grande ourse) apparait ensuite dans le ciel en compagnie d’une myriade d’étoiles de toutes les couleurs illuminant le ciel…  
 
La colombe claque du doigt, ce qui a pour effet d’allumer la lampe de chevet du salon… 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
Que s’est-il passé ?... pourquoi la nuit tombe déjà alors que nous sommes censés être en début d’après-midi ? 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Nous avons reçu la visite de Saturne, cher ami !... sinon ?... pour en revenir à ton histoire… 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
Voilà tout. 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Comment s’est passé le début de votre rencontre ?  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
« L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable » (Verlaine)  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Je te demande pardon ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
Il s’agit d’un poème qui figure dans un recueil de poésies signé Verlaine et que Miss Maryl avait eu la gentillesse de m’offrir à la fin du siècle dernier… nous sommes au début de notre rencontre… une trace poétique que je conserverais pour toujours avec moi, selon nos vœux !  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
J’ai hâte d’en savoir plus à ce sujet.  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
Mais d’abord, mais d’abord… si tu me le permets, jolie colombe… je souhaiterais faire «  une piccola digressione »  comme on dit dans la langue de Dante Alighieri que Miss Maryl métrisait d’ailleurs plutôt bien… je me souviens qu’elle m’avait traduit en italien le récit de mon passage à « l’ Hôtel Benvenuto » de Florence, une aventure épique que j’ai rangée depuis dans un placard et que je ressortirai un jour qui sait… une sorte d’hymne à la Renaissance avec ses principaux protagonistes…  
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
On ne va pas y passer la nuit ! Revenons à nos moutons, s’il te plait !  
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
En fait, ce n’est pas vraiment pour ce recueil de poésies que je faisais appel à tes oreilles… du moins oui et non…. c’est une question de distinction entre un poème et un autre figurant dans le recueil… ils agissent en nous selon l’humeur du moment… 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Mais alors, c’est oui ou c’est non ?... il faudrait savoir !?... je te prierai d’être plus précis dans ton propos, sinon, je perds le fil du récit à coup sûr !… 
 
 
 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), assis sur le fauteuil (Une place), déguste son café 
Plutôt que de te parler de ce recueil mythique, je préfèrerai te parler de son titre phare que j’ai lu à voix haute lors des obsèques de Miss Maryl qui, au passage, a souhaité être incinérée, et toujours selon ses vœux… ainsi l’urne sera conservée pour la vie entière dans un lieu bien précis à l’abri des regards en l’honneur de sa mémoire…  
 
« Par un beau matin ensoleillé, j’entrai dans le salon où reposait son cercueil d’un joli bleu azur comme les chansons que nous avions coutume d’écouter ensemble…  
 
Je m’avançai au pied du cercueil… quand soudain il me revint à l’esprit ce poème, l’un de nos poèmes préférés, la perle du recueil que j’ai récitée spontanément… quelque chose me dépassait… je ne saurais te dire quoi… aussi y allais-je de bon cœur… je me fis la promesse de réciter le texte jusqu’au bout… cet instant fut miraculeux à mes yeux ! Rien n’est jamais trop beau pour exprimer tout l’amour que l’on porte à l’être cher : « voici des fruits, des feuilles et des branches… et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous… »  
 
Roberto (Chapeau noir à plume de mouette) se lève et dépose la tasse de café sur la petite table basse  
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 4  
 
Une silhouette féminine se glisse dans la pièce d’à côté, se place derrière une porte qui la sépare du salon, s’agenouille et observe Roberto à travers le verrou… 
 
Roberto se dirige vers le meuble où reposent les bouteilles de Champinelle, se saisit d'une bouteille et d'une coupe de vin... 
 
La colombe s’envole de son perchoir… 
 
La planète Saturne s’est stabilisée à hauteur de la terre…  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), surgit en haut de l’escalier avec sa canne à la main et surprend Roberto 
Monsieur Roberto va nous mener la vie dure encore longtemps ?  
 
Le Comte se tient en haut des escaliers avec sa canne à la main… 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Je n’abuserai que d’un seul verre, mon Seigneur. 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Le verre de trop qui pourrait porter préjudice à votre état de santé physique et moral. Je suis chargé de votre surveillance auprès des autorités et j’en assume l’entière responsabilité. Aussi, je tiens à vous conserver dans un état à peu près potable jusqu’à ce que vous soyez remis sur pied. Ensuite, vous ferez ce que vous voudrez de vos escapades privées, car cela ne me… ne me… (Un temps) j’attends votre réponse, Roberto ? 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
C’était quoi la question ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Ne faites pas l’idiot, cela ne vous va pas.  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
J’ai dû mal à me rappeler d’une question qui ne m’a pas encore été posée. 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Je n’en doute pas. Faites tout de même un effort ! La réponse est dans la question.  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
J’avoue, mon Seigneur, que j’ai parfois du mal à vous suivre. 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Moi aussi, figurez-vous ! Et pourtant, je m’assume très bien comme je suis. Enfin… passons ! C’était quoi votre question ?  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Puis-je déguster gentiment ma coupe de vin ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Pour l’heure, il n’y a pas à discuter, vous êtes chez moi et chez moi personne ne se roulera par terre tant que je serai vivant et que j’aurai toutes mes dents. Sommes-nous bien d’accord, monsieur le baladin ? Votre place n’est pas dans les bas-fonds de la société, une voie de garage qui ne vous mènera nulle part si ce n’est dans l’enfer de Dante ! Sachez, mon ami, que la vigilance est de rigueur de nos jours. Dites-vous que Little Brother est tapis dans l’ombre de Saturne pour scruter vos moindres faits et gestes et qu’il n’attend qu’un faux pas de votre part pour vous coller une amende aux fesses.  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
J’adore le thé aux amandes, Christophe Rodolphe David Miguel «  J’en passe et des poussières » ! Comment avez-vous deviné qu’il s’agissait de l’un de mes thés préférés ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Je fais le maximum pour vous faire ressusciter, Roberto… mais par pitié, cessez de me prendre pour une andouille ! 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
L’andouille à la volaille, j’adore ça ! Il parait qu’elle se marie très bien avec des pommes de terre ! I like it like this !  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Vous allez finir dans un asile psychiatrique, Roberto, si vous continuez à vous comporter de la sorte.  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Dans ce pays, nous avons encore le droit de manger des andouilles que je sache !  
 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
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ACTE 1 / SCENE 5 
 
La silhouette féminine est toujours agenouillée derrière la porte qui sépare la chambre du salon, observant Roberto à travers le verrou… 
 
La colombe vole à l’extérieur… 
 
La planète Saturne est toujours stabilisée à hauteur de la terre…  
 
 
SYLVESTRE, entre dans le salon avec un sac en bandoulière 
Bonjour la compagnie ! La vie est belle, Roberto ? 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Devinez quoi, Sylvestre ?... je parlai cuisine avec Sa Majesté.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Je ne donne pas cher de votre peau, Roberto. Virez-moi ce mec, Sylvestre !  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Je regrette, andouille, mais ce n’est pas marqué « agent de sécurité » sur mon front !  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
J’excuse votre maladresse de langage à condition que vous sachiez vous rendre utile de temps à autre comme tout le monde. Préparez-vous à relever les manches, facteur, ce n’est pas les défis qui manquent pour atteindre l’inaccessibles étoiles ! Poursuivez… 
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Et donc, ces temps-ci, j’ai remarqué quelque chose de bizarre dans l’atmosphère !? Pas vous, messieurs dames ? J’ignore ce qui s’est passé dans la tête de Little Brother et sa clique de bras cassés... j’ignore où ils sont allés à l’école… même à l’école de la rue, je n’ai vu pareil bassesses ! C’est qu’ils ont la fâcheuse manie de coller des amendes à tout le monde pour un oui ou pour un non, quand ce n’est pas pour vous taxer pour tout et n’importe quoi. Il parait que nous payons encore de nos jours l’essence, l’électricité, le gaz, les transports routiers et tout le tralala !? Ils ont l’intention de nous faire travailler encore longtemps comme ça ? Et moi qui croyais que la technologie allait nous débarrasser une fois pour toute du travail. Je crains que cela n’arrive pas avant la Saint Glinglin.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Je ne sais pas si je pourrai vous supporter jusque-là, Sylvestre !? Bon…. ce sera tout ?  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Quand vous dites : «  comme tout le monde », vous pensez à tout le monde, tout le monde ?...  
 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
C’est bien ça.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Rendez-vous compte, Majesté… même un bourricot ferait l’affaire !  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Avez-vous déjà consulté un psychiatre, mon ami ? C’est le moment ou jamais de vous prouver à vous-même et rien qu’à vous-même que vous n’êtes pas un idiot en vous affirmant comme un individu normal.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Je suis vraiment un idiot ?... cela se voit tant que ça ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Je vous le confirme ! En ce moment, c’est la période des soldes, alors avec un peu de chance, vous en trouverez un qui acceptera de vous consulter au rabais. Vous feriez un très bon spécimen pour lui. 
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Quand vous dites idiot, vous voulez dire idiot tout court ou idiot avec des nuances ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Bien que je vous appréciais dans le rôle de majordome l’été dernier, il va s’en dire que je ne vous autorise plus à dormir chez moi toutes les nuits.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Toutes les nuits, dites-vous ? En êtes-vous sûr ? Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre. 
 
 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Vous continuez à faire l’idiot et cela m’irrite au plus haut point. Je vous pensais plus franc du collier.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
De quoi voulez-vous que je m’accuse, Mister Comte ? Je suis innocent.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Cette nuit, je vous ai observé depuis la fenêtre de ma chambre. Vous pensiez peut-être pouvoir tromper ma vigilance. Je vous ai vu escalader la verrière qui donne sous la chambre de Martisoara.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Il s’agit de ma future épouse, Mister Comte !  Au regard de la loi, l’époux est soumis au devoir conjugal. Par conséquent, je me dois de rester auprès d’elle.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Vous avez terminé votre phrase, Sylvestre ?... puis-je en placer une à mon tour ? 
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Vous permettez que je termine la mienne. Bientôt, ils vous colleront une amende pour vous être gratté le poil du menton ! Little Brother et sa clique aux divers noms d’oiseaux penseront que nous manigançons quelque chose contre eux. De l’air, messieurs, de l’air ! On pourra vivre sans vous avec le ciel, le soleil, la mer, la terre, les enfants, les baleines, les oiseaux…  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Quel est le rapport avec la verrière ? 
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière  
Soit l’argent leur monte à la tête, soit ils ont perdu la tête ! Dans les deux cas, ils feraient mieux d’aller consulter un psychiatre, ils se verraient alors devant un miroir réfléchissant. 
 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Vous avez mangé du lion ce matin, Facteur.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière  
Monsieur… le… facteur… avec un grand F comme… ce que vous voudrez ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Mettez-la en veilleuse, Sylvestre ! Je vous rappelle que nous n’avons pas élevé les chèvres ensemble.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Je vais lui mordre le nez  à cette andouille s’il continue de me parler sur ce ton.  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Vous n’avez plus l’âge pour les escalades nocturnes. Un conseil, mon vieux : rentrer par la porte la prochaine fois, ce sera plus simple. Martisoara se chargera de vous remettre une clé.  
 
SYLVESTRE, un sac en bandoulière 
Vous voulez encore de moi chez vous ?.... vraiment ?... dans ce cas, vous êtes un amour !  
 
ROBERTO (chapeau noir)  
Vous feriez mieux d’y aller, Sylvestre, avant qu’il ne fasse marche arrière.  
 
SYLVESTRE 
Cela tombe bien… j’allais reprendre ma tournée. Bonne après-midi, tout le monde !  
 
 
FIN DE LA SCENE 5 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 6 
 
La silhouette féminine est toujours agenouillée derrière la porte qui sépare la chambre du salon, observant Roberto à travers le verrou… 
 
La colombe vole à l’extérieur… 
 
La planète Saturne est toujours stabilisée à hauteur de la terre…  
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Bon vent ! Et maintenant, qu’on lui apporte son infusion !  
 
Le Comte frappe dans ses mains… 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), entre dans le salon avec un plateau sur lequel repose une tasse 
Tisane à la verveine menthe ! J’ai fait selon les souhaits de Notre Majesté.  
 
Martisoara dépose le plateau sur la petite table basse… 
 
ROBERTO (chapeau noir)  
J’en ai assez de boire de l’eau chaude ! Il me faut quelque chose qui me secoue le sang… quelque chose de plus fort… quelque chose qui me scotch le cerveau et que je ne pense plus à rien. 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) 
Permettez que je me débarrasse de votre coupe ! C’est mauvais dans votre état.  
 
Martisoara se dirige vers Roberto et lui prend la coupe des mains qu’elel dépose sur le plateau… 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Ce que vous me faites subir depuis quelques jours est injuste. Mon état de santé va très bien. Je peux encore sautiller. (Il sautille) Voyez comme je garde l’équilibre. Je peux aussi m’envoler. (Il fait un saut en l’air et retombe sur les fesses) 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), se saisit de la tasse qu’elle tend à Roberto 
Monsieur Roberto ferait mieux de prendre son infusion et d’aller se coucher !  
 
Roberto se relève, se saisit de la tasse… 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) 
Bonne nuit, messieurs ! 
 
Martisoara sort avec le plateau sur lequel est disposée la coupe de vin (Champinelle)... 
 
LE COMTE (Vêtu de son traditionnel peignoir marron), placé en haut de l’escalier avec sa canne à la main  
Quant à moi, je vais aller me frotter au rayon cosmique de Dame Saturne ! Dès fois qu’elle ait de jolis présages à m’annoncer. Que les rêves vous soient doux, compagnon  !  
 
Le Comte se retire dans une chambre… 
 
Roberto se relève, se saisit de la tasse et va s’allonger sur le fauteuil (trois places)  
 
Roberto s’allonge sur le fauteuil (trois places) avec la tasse à la main… 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
 
 
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EPILOGUE 
 
La silhouette féminine est toujours agenouillée derrière la porte qui sépare la chambre du salon, observant Roberto à travers le verrou… 
 
Roberto (Chapeau noir à plume de mouette) est allongé sur le fauteuil (Trois places) avec sa tasse à la main... 
 
La colombe reparait sur le perchoir… 
 
La planète Saturne est toujours stabilisée à hauteur de la terre et commence à briller de mille feux…  
 
L’urne terrestre repose toujours contre le rebord de la cheminée… 
 
Anabella (Chatte rose gris) apparait comme par magie à côté de l’urne terrestre, tenant dans une main le Micro-Téléportateur-Véhiculaire (M.T.V) qui clignote et qu’elle range aussitôt dans une poche… 
 
Anabella observe tantôt Roberto et tantôt la colombe… 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir tout en se frottant les mains 
Et si nous reprenions notre petite discussion de tout à l’heure ? Qu’en dis-tu, mon coco ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), allongé sur le fauteuil (Trois places) avec sa tasse à la main 
Je crois vous avoir tout dit votre honneur. A présent, je souhaiterais récupérer mon livre d’or. 
 
LA COLOMBE, se balance sur un perchoir 
Il manque des pièces au puzzle… examinons cela de plus près… et donc, une fois ton poème déclamé, que s’est-il passé exactement ? Est-il resté lettre morte ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), allongé sur le fauteuil (Trois places) avec sa tasse à la main 
 
 
 
Il est vrai que j’ai déclamé le poème en espérant que, de là où Miss Maryl se trouvait, celle-ci en serait satisfaite… toutefois, je n’obtins aucune réponse de sa part… du moins les premières secondes… quand alors quelque part dans le ciel une voix sereine retentit comme pour me dire au revoir… plutôt étrange comme atmosphère !? Puis le silence enveloppa la chambre mortuaire… si ce n’est ce petit air musical qui, depuis plus de 30 minutes, s’échappait d’une petite chaine musicale accompagnant les obsèques. En effet, sœur Raymonde qui faisait le serment officiel m’avait enjoint la veille de venir avec un CD music contenant les prières de mon choix afin que la défunte s’en aille dans la félicité… alors, j’ai proposé ce petit air-là, l’un de ses airs familiers qui adoucissait son âme autrefois… un air accompagné de chœur religieux venu de l’Himalaya… c’est la pure vérité ! Cela s’écoute les yeux fermés. Et puis, si ma mémoire est bonne, n’était-ce pas dans cet état d’esprit que je l’avais rencontrée pour la première fois cette année-là… mon dieu que le temps passe vite !  
 
Soudain, la lampe de chevet s’éteint… 
 
 
La cheminée s’ouvre en laissant jaillir une douce musique qui se répand dans le salon plongé dans le noir… 
 
La colombe s’envole rapidement par la fenêtre en faisant des étincelles avec ses ailes…  
 
On ne distingue plus que les yeux intrigués de la chatte rose gris (Anabella) toujours placée sur le rebord de la cheminée, ainsi que la silhouette de Roberto allongé sur le fauteuil (Trois places) avec sa tasse à la main qu’il fait tomber… 
 
Soudain, la planète Saturne projette un faisceau lumineux à travers la fenêtre qui va se cogner aussitôt contre la porte qui sépare la chambre du salon, derrière laquelle est agenouillée la silhouette féminine… 
 
La porte éclate en mille morceaux étoilés… 
 
La silhouette féminine pénètre dans la pièce… 
 
LA SILHOUETTE FEMININE, rentre dans la pièce 
Vous n’êtes pas encore couché, mon cher ? 
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Qui va là ? 
 
Roberto se lève du fauteuil… 
 
LA SILHOUETTE FEMININE, se déplace dans le salon 
C’est moi. 
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Martisoara ? 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
La servante au grand cœur dort à l’heure qu’il est.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
C’est vraiment vous ? Je ne reconnais pas votre voix. 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
J’ai été victime d’une extinction de voix en franchissant les frontières de l’au-delà. Plus je prenais de l’altitude et plus je frigorifiais avant de me rétractée. Je n’étais pas pressée de rejoindre les poussières d’étoiles du firmament. En cours de route, j’ai donc demandé une permission de sortie au personnel chargé de me guider dans mon départ. Et me voilà devant vous ce soir afin de mettre un terme à notre vie commune sur une note positive.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
C’est vraiment vous ?  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je suis venue vous faire mes adieux. 
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Vous partez vraiment ?  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je ne peux plus faire marche arrière.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Vous allez terriblement me manquer. 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
J’aurais tellement voulu poursuivre cette aventure à vos côté, mais hélas, le moment est venue pour moi de céder ma place.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Je suis perdu sans vous.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je suis navrée, mon ami, mais le sort en a voulu ainsi. Vous connaissant tel que je vous connais, vous n’aurez aucun mal à vous trouver une nouvelle partenaire.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Les femmes me fuient comme la peste quand ce n’est pas pour une occasion d’un soir. J’ai le choix entre la corde et le revolver.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je vous plains, mon vieux. Ce ne doit pas être facile tous les jours. 
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Je surnage. Je ne vois plus aucune réjouissance dans leurs yeux ou bien c’est moi qui n’y crois plus. 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Allez-y doucement, vous allez vous chopper une migraine.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Le charme n’opère plus.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Vous exagérez. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Oui, mais là je suis pressé ! 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Pressé de me remplacer ?  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Ce n’était pas mon intention. Vous êtes encore trop cher à mon cœur. 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Surtout, ne vous gênez pas pour moi, je fermerai les yeux.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
C’est gentil à vous, mais non, non, non, non et non ! Je resterai célibataire jusqu’à la fin de mes jours. Voilà qui m’apprendra d’être venu au monde ! J’aurai mieux fait de rester dans le ventre de ma mère.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je ne vous reconnais plus. Vous êtes sérieux ?  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Je resterai célibataire jusqu’à mon dernier souffle. Un point c’est tout !  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je ne vous crois pas.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
J’ai l’impression de devoir tout recommencer à zéro et ma note est de zéro dans cette nouvelle matière. Je n’ai plus goût à rien. C’est tout juste si j’arrive à manger.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
En effet, vous avez maigri à vue d’œil.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Je suis comme naguère fut Samson sans sa Dalila, perdu au milieu du Styx rempli de requins aux dents longues prêts à me dévorer au milieu de la piste !  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je vous fais confiance pour vous éloigner de ce genre de traquenards.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Je suis bon à mettre à la casse !  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Vous voyez tout en noir. Ressaisissez-vous, s’il vous plait ! Vous n’allez pas vous mettre à gémir comme monsieur Sylvestre qui passe le plus clair de son temps à vociférer sur la société et les hommes qui la composent. A vous de passer entre les mailles du filet et de ne point vous laisser distraire l’esprit par toutes formes de futilités. N’oubliez pas que vous avez une mission à accomplir…  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
C’est justement cela qui me porte peine. La page reste blanche à longueur de journée. La motivation me manque. 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Et qu’à ce titre, et compte tenu du chemin que vous allez parcourir, vous vous devez de conserver la clairvoyance. Un atout majeur ! Il ne s’agirait pas pour vous de prendre la tangente ou de fuir la piste. Vous devrez affronter tous les obstacles avec la même conviction jusqu’à l’aube du troisième siècle.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Vous me voyez plus que centenaire.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Tout comme moi, vous réapparaitrez plusieurs fois dans ce monde selon la volonté de Celui-Qui-Exauce-Tous-Les-Vœux.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Alors comme ça, je ne vous reverrai plus jamais ?... nous ne prendrons plus le temps de vivre… nous ne prendrons plus le temps d’aimer… nous ne prendrons plus le temps de penser… autrement dit, je n’ai plus qu’à réserver une urne et rejoindre le paradis illico presto, puis m’en remettre pieds et poings liés aux nuits profondes qui ne me laisseront qu’un goût amer d’ici-bas.  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Un peu de cran, voyons ! Vous devez retrouver force et courage ! Jusque-là, nous avons accompli de merveilleux voyages ensemble, lesquels se soldent par des résultats plus que probants. Corrigez immédiatement votre tire ! Ne vous laissez pas absorber par le gouffre ! Relevez-vous et tenez bon ! Tendez votre arc et visez juste ! Soyez précis dans vos mouvements et accordez-vous des pauses de temps à autres afin de récupérer de l’oxygène. Ne foncez jamais la tête la première car il pourrait vous en coûter. Apprenez à anticiper les mauvais coups du destin !  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Non, vraiment, je ne vois rien de positif dans votre départ. C’est plutôt le monde qui s’écroule autour de moi ! Et maintenant, que vais-je faire de tout ce temps ?... Le désespoir qui m’accapare et me tient définitivement prisonnier au creux de ses mains vides d’éternité. Je ne suis plus que l’ombre désincarnée de moi-même… je n’ai plus goût à la vie… plus rien ne me motive… il est évident que je ne vous survivrai pas plus d’une semaine. Dès lors, c’est le spleen qui m’attend ad vitam aeternam ! Je suis fini !  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Pas de chantage, je vous prie.  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Mettez-vous à ma place  une seconde !  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Je me contenterai de la mienne. 
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette) 
Je suis rongé par le vide ! Ô Seigneur, prends pitié de ma longue misère ! 
 
La silhouette de Roberto (Chapeau noir à plume de mouette) s’agenouille… 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Qui sait si je ne réapparaitrais pas sous une autre forme féminine ?  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), agenouillé 
Comment ça ?  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Seul l’avenir nous le dira ! 
 
Roberto se relève aussitôt… 
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO (Chapeau noir à plume de mouette), agenouillé 
Comme qui par exemple ? Donnez-moi au moins un indice !  
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
Une chose est sûre, je ne serai jamais loin de vous. En cas de pépins, je veillerai à protéger votre personne. Comptez sur moi pour me mettre en travers de la route de celles ou ceux qui vous tendront un piège. Le malin ne vous atteindra pas car vous serez apte à pouvoir l’écarter. Sur ces mots, je dois vous quitter…  
 
LA SILHOUETTE DE ROBERTO 
Me laisseriez-vous entendre qu’un danger se prépare ? 
 
LA SILHOUETTE FEMININE 
De nos jours, le danger est partout. Soyez vigilant jusqu’à ce que plus rien ne vous touche si ce n’est la grâce de Celui-Qui-Exauce-Tous-Les-Voeux. Je regrette, mais il faut impérativement que je m’en aille… je ne voudrais pas mettre en retard le personnel de navigation, comprenez-vous. Eh bien, qu’attendez-vous pour me faire vos adieux ? 
 
Elle lui tend la main… 
 
Roberto lui fait le baisemain… 
 
Soudain, la planète Saturne projette un faisceau lumineux sur la silhouette féminine et l’absorbe... 
 
La lumière se rallume ensuite… 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DE L’EPISODE 3 
 

(c) Emilien Casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 16.12.2021
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