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EPISODE 5 - Champinelle à l’Elysée 2017-2018
Titre : Les Fabuleuses Escapades de Roberto
dans
« Champinelle à l’Elysée »
5ième épisode
L’épisode 5 est issu de la pièce qui porte le même titre : « Champinelle à l’Elysée » (Episode 4 de la série théâtrale 2017/2018 « Les Compagnons Balladins et le Serment de la Licorne »)
L’épisode 4 comporte deux parties issues de la série intégrale :
« Les Fabuleuses Escapades de Roberto »
EPISODE 5 : « Champinelle à l’Elysée »
EPISODE 6 : « L’herbe tendre »
GENRE : Comédie satirique / Farce burlesque
Auteur : Emilien Casali
PROLOGUE
Un nuage de fumée rose se dissipe…
L’action se déroule à Montpellier à la fin de l’été (début septembre) dans le parc de Méric à Montpellier (France) en fin de soirée… Nous sommes un vendredi… Le temps est à la fois nuageux et ensoleillé…
L’histoire se déroule dans une grande demeure (Mas) du 19-ième siècle avec terrasse aux allures de villa toscane située dans le « Domaine de Méric » (Un grand domaine de 12 ha avec un jardin à l’anglaise, un verger, une orangeraie, une plaine de jeux pour enfants, une grande prairie fleurie, un petit bois abritant une clairière)… Le Domaine se trouve à proximité du fleuve côtier « Le Lez » (29,6 km) qui débouche dans la Méditerranée… Un sentier longe le fleuve côtier « Le Lez »…
Philémon (le jeune peintre) peint dans la prairie en face du domaine, placé derrière un chevalet sur lequel repose une grande toile bleue azur… La colombe repose sur le chevalier, un laurier à la main…
Le grand salon de la demeure est composé des éléments décoratifs suivants :
Un escalier en marbre composé d’une douzaine de marche conduisant au premier étage, une fenêtre haute et large avec un joli rideau, une cheminée en pierre (éteinte), des dessins accrochés au mur, une grande bibliothèque, un fauteuil (une place) au pied duquel repose une valise rouge, une lampe de chevet placée devant la bibliothèque, un porte-manteau placé près de l’entrée, une petite commode à porte vitrée à travers laquelle on remarque des bouteilles de vin (Champinelle) et des coupes, un grand fauteuil en cuir trois places placé au centre de la pièce, un porte-manteau, une table basse repose près du grand fauteuil trois places, un clairon repose sur la table basse, une grande horloge murale…
Les dessins accrochés au mur sont en rapport avec l’illustration de la pièce de théâtre intitulé « Terre-en-Paix », une pièce en deux parties (Episodes N°68 et 69 issus de la série intégrale « Les Aventures Fantastiques de Roberto » ou encore d’après LES MEMOIRES DE ROBERTO - TOME 4) – Référence sur mon site principal : Série 4 – Au gré du vent (2002 / 2003) – (Cliquez sur le lien)
Une urne en forme d’hémisphère (La terre) repose sur un coin de la cheminée…
Une valise rouge repose au pied de la table basse…
La fenêtre du salon est grande ouverte ; celle-ci donne sur la terrasse où se tient Roberto (Chapeau noir) assis sur un fauteuil, une plume dans une main et dans l’autre le livre d’or sur lequel il prend des notes, lequel contemple les étoiles de temps à autre…
On aperçoit Little Brother (Satellite caméra) qui observe la terrasse sur laquelle se tient Roberto…
ROBERTO, est assis sur un fauteuil, une plume dans une main et dans l’autre le livre d’or sur lequel il écrit, contemplant les étoiles
« Et l’histoire reprit de plus belle… le bonheur n’a ni de début ni de fin… c’est tout simplement dans la continuité des choses… à suivre… »
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron et canne à la main), entre dans le salon et se dirige directement sur la terrasse, une coupe de Champinelle à la main
Vous êtes bouchés de la feuille, Roberto ?
ROBERTO ( (Chapeau noir), assis sur un fauteuil, une plume dans une main et dans l’autre le livre d’or sur lequel il prend des notes
Avec ceci, Majesté !
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron), tel un mousquetaire, pointe sa canne sur le cœur de Roberto, une coupe de Champinelle à la main
Je veux et j’exige des explications sur le champ !
ROBERTO (Chapeau noir), repousse délicatement la canne pointée sur son cœur
Doucement, Majesté, je n'en suis qu'au brouillon… aussi je préfère vous en faire la surprise ! » (Le Comte tend l’oreille avec insistance) Il arrive parfois que le passé peut ressurgir instantanément et nous procurer quelques sensations miraculeuses. mais ô combien douloureuses.
Roberto (Chapeau noir) referme le livre d’or qui disparait aussitôt comme de ses mains…
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron et canne à la main), pose un genou à terre, une coupe de Champinelle à la main
Par pitié, bon prince… délestez-moi de ce fardeau des plus poussiéreux que ma mémoire ne saurait que faire à moins que mes yeux ne me laissent guère le choix ! Nous parlons de la même personne, n’est-ce pas ?
ROBERTO
En un mot : Quelle femme ! »
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron et canne à la main), un genou à terre, une coupe de Champinelle à la main
Je ne sais si cette fois-ci elle supportera mes oripeaux !?... oui, mais voilà… il faudra bien que je lui déclare ma flamme une fois pour toute… c’est que la barbe commence à me pousser jusqu’aux oreilles… à vrai dire, je ne sais pas… j’hésite encore… il y a quelque chose chez elle qui me paralyse… mais quoi ?
Le Comte se relève et se déhanche dans la pièce avec son peignoir et sa canne qui lui sert de micro, une coupe de Champinelle à la main…
ROBERTO (Chapeau noir)
Toujours pas convaincu, mon Seigneur ?
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron et canne à la main), un genou à terre, une coupe de Champinelle à la main
Tout compte fait, je renonce. Je ne me sens pas de taille à affronter la bête une seconde fois. Je crains d’y laisser mes plumes.
ROBERTO (Chapeau noir)
« Plaie d’argent n’est point mortel ! »
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron et canne à la main), un genou à terre, une coupe de Champinelle à la main
Oui, mais cette fois-ci, sans bibi ! Je tiens à ma peau !
ROBERTO (Chapeau noir)
Il ne s’agit là que d’une simple piqure de rappel ! Vous vous en remettrez, voyons ! Vous n’êtes plus un petit enfant ! Et puis, voyez-vous, la « Liberté », la « Fraternité » et « l’Egalité »… et je rajouterai la « Solidarité !... sans oublier l’Humanité ! Surtout pour cette dernière ! », ne saurait attendre le bon vouloir de la belle au bois dormant. Bien des poussières d’étoiles seront passées d’ici « par-là et là pour » ! Il en va de notre survie !
MONSIEUR LE COMTE (Peignoir marron et canne à la main), pose le deuxième genou à terre, une coupe de Champinelle à la main
Par pitié, Roberto, ne réveillez pas les fantômes du passé !… vous allez me filer le bourdon !
SYLVESTRE (avec l’accent du midi) , surgit dans le salon
Vous ne sentirez pas la douleur, Mister Comte. J’injecterai juste la dose qu’il faudra afin de vous mettre en émoi tout le reste de l’année.
MONSIEUR LE COMTE, s’allonge sur le sol la canne à la main, une coupe de Champinelle à la main
Ne me dites pas que vous serez de la « Party », facteur ?
ROBERTO (Chapeau noir)
Sylvestre tiendra un rôle important dans la pièce.
SYLVESTRE (avec l’accent du midi)
J’ai l’intention de prendre ma revanche sur vous, Mister Comte.
MONSIEUR LE COMTE, s’allonge sur le sol la canne à la main, une coupe de Champinelle à la main
Pourtant, cette affaire est classée sans suite depuis une éternité.
SYLVESTRE (avec l’accent du midi)
Il n’empêche que je l’ai toujours entre la gorge.
MONSIEUR LE COMTE, allongé sur le sol la canne à la main, une coupe de Champinelle à la main
Vous pensez qu’elle viendra, Roberto ?
ROBERTO (Chapeau noir)
Qui donc ?
MONSIEUR LE COMTE, allongé sur le sol la canne à la main, une coupe de Champinelle à la main
Cette fille… comment s’appelait-elle déjà ?
SYLVESTRE (avec l’accent du midi)
Si par malheur, vous touchez un seul cheveu de ma Juliette, je vous mords le pif, Mister Comte !
MONSIEUR LE COMTE, allongé sur le sol la canne à la main, une coupe de Champinelle à la main
Je vous l’offre en cadeau, Sylvestre. Vous pourrez même la mettre en vitrine si cela vous chante.
SYLVESTRE (avec l’accent du midi)
Cela m’étonnerait que monsieur le Comte résiste au charme de la Diva. C’est que la belle a encore de beaux restes et je me suis fait dire qu’elle avait encore le béguin pour vous. Et c’est justement cela qui m’inquiète !
MONSIEUR LE COMTE, se relève, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Pensez-vous qu’elle m’accordera une nouvelle chance, Sylvestre ?
SYLVESTRE (avec l’accent du midi)
Le problème, Mister Comte, c’est que j’ai jeté mon dévolu sur elle et qu’il n’est pas question que vous posiez votre regard sur elle. Je vous l’interdit fermement !
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Pas même en photo ?
SYLVESTRE (avec l’accent du midi)
Même pas en rêve !
MONSIEUR LE COMTE, se jette aux pieds de Sylvestre, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Vous me délester d’un poids immense, mon brave facteur. Vous n’imaginez pas la torture que je m’infligeais. Il aurait suffi qu’elle me jette un regard et j’en aurais été tout désarçonné. Je ne tends jamais la corde pour me faire battre. Je suis trop attaché à ma personne que mes doigts ne se risqueraient de se coltiner une mauvaise confiture.
Soudain, la fenêtre s’ouvre…
Mademoiselle colombe surgit un laurier à la main et se jette aux pieds de Roberto…
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
La petite « Party » aura lieu à quel endroit au juste ?
ROBERTO (Chapeau noir)
A l’Elysée.
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
A l’Elysée, dites-vous… c’est absurde ! Mais enfin, que comptez-vous aller faire là-bas ? Il ne s’y passe pas grand-chose en été.
ROBERTO (Chapeau noir)
Ces temps-ci, la Maison est en désordre, et cela nécessite un bon coup de balai.
SYLVESTRE (ave l’accent du midi)
Sans compter les coups de pieds aux fesses !
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Avec vous, Roberto, je crains le pire.
ROBERTO (Chapeau noir)
Il faut bien faire le ménage de temps à autre dans ce bourbier. Et que faisons-nous de l’AMOUR ?... il faut aussi y penser…
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous aime !
ROBERTO (Chapeau noir)
Gardez votre énergie pour votre blonde, Christophe « é tutti quanti ! »
Le Comte fait tomber sa canne, puis se met à plat ventre devant Roberto…
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Je pourrai boire un boire un verre de Champinelle ?
ROBERTO (Chapeau noir)
Autant de verre que vous voudrez, Christophe Rodolphe David Miguel Charles Henri René Christian Bernard Ange, Comte de la Bouche-en-Biais !
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Je vois que monsieur Roberto a fait un parcours sans faute concernant tous mes prénoms patronymiques.
ROBERTO (Chapeau noir)
Tout l’honneur est pour moi, Christophe Rodolphe et j’en passe ! D’ailleurs, je dois vous avouer que je fais partie de votre fan club.
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Vous êtes un amour, Roberto !
ROBERTO (Chapeau noir)
Raison de plus pour me soutenir dans ma nouvelle mission.
MONSIEUR LE COMTE, la canne dans une main et sa coupe de Champinelle dans l’autre main
Quelle émotion ! J’espère que mon cœur ne me lâchera pas en cours de route.
ROBERTO (Chapeau noir)
Je ne me fais pas de soucis pour votre cœur, Majesté, car je sais que vous assurerai le SHOW complet avec toujours autant de « Peps » ! Rendez-vous le 14 juillet de notre ère !
MONSIEUR LE COMTE, agite sa canne à la manière d’un mousquetaire, sa coupe de Champinelle à la main
Un pour tous, tous pour un !
ROBERTO (Chapeau noir)
Je vois qu’il ne faut pas trop vous prier.
MONSIEUR LE COMTE, agite sa canne à la manière d’un mousquetaire, sa coupe de Champinelle à la main
Je commence sérieusement à m’ennuyer dans ce trou perdu !
ROBERTO
Allons-y de ce pas !
Un nuage de fumée rose envahit les lieux…
FIN DU PROLOGUE
ACTE 1 / SCENE 1
Le nuage de fumée rose se dissipe…
Quelques temps plus tard…
L’action se déroule dans le bureau de l’Elysée en début de matinée…
Sur le bureau repose un plat au milieu duquel sont placées une brioche dorée et une tasse de café qui fume...
LE FAUTEUIL (Monologue)
« Assis sur quatre pattes, j’attends patiemment la venue de Monsieur.
Voilà plusieurs jours que Monsieur ne s’est pas collé à moi, aussi cela m’inquiète. Monsieur n’a pas l’habitude de manquer à son petit déjeuner. Cette fois-ci, j’espère qu’il viendra. Au menu : brioche dorée moelleuse et café colombien. Hier soir, Monsieur ne s’est pas présenté pour le souper et n’a pas chauffé sa place si bien que j’ai choppé un coup de froid. Si Monsieur continue à s’absenter autant, bientôt je ne serai plus bonne à rien et finirais-je peut-être bien à la brocante de Lille, vendue pour un prix modique alors que je vaux de l’or.
Il faut savoir que j’ai vécu plusieurs régimes de l’histoire de France. En effet, ma vie a commencé dans les salons de Versailles avant que je ne déménage à l’Elysée pour n’appartenir qu’à une seule maison depuis. Nombreux furent les élus de la République à s’être assis sur moi quand ce n’était pas pour me grimper dessus avec des chaussures sales, celle du président de la Troisième République qui, si je me souviens bien, souhaitait lui-même installer la première ampoule dans son bureau. Et c’est ainsi que l’électricité venait de naître à l’Elysée. Cette petite fantaisie m’a valu tout de même une semaine de RTT le temps qu’un menuisier me rafistole un nouveau pied.
Pour la petite histoire, sachez que le président en question dont je tairais le nom, ce, afin de ne pas entacher son image, m’a cassé une jambe au moment de m’enjamber pour installer son ampoule. C’est qu’il pesait lourd, le bougre !
Mais l’on dirait que Monsieur se fait attendre. Les heures passent et toujours personne. J’espère que son secrétaire principal ne s’est pas désisté.
Monsieur ne prend pas seulement son repas dans son bureau, Monsieur organise également des conférences, des interviews ou bien encore des parties fines et c’est d’ailleurs au cours de l’une d’entre elle que ma jambe fut cassée pour la seconde fois. Cela ne s’était pas produit depuis la fin de la troisième République, depuis la pause de la première ampoule. Non, cette fois-ci l’objet d’intérêt de Monsieur fut sa nouvelle maitresse, deux fois plus lourde que la précédente.
Lors d’une partie fine, ma jambe croupit sous le poids de Madame. Il me fallut deux semaines pour me remettre sur pied. Fort heureusement, Madame disparut dans la nature sans donner d’adresse ce jour-là. J’avoue que je n’aurais pas supportée son poids une seconde fois.
Les heures passent. Il est bientôt midi et le café refroidi.
Monsieur est peut-être parti en vacances !?... ce que je ne crois pas. Il aurait laissé sur son bureau un mot à son secrétaire.
Justement, le voilà ! Qui ça ?... son secrétaire ! Son nouveau secrétaire devrais-je plutôt dire. Le dernier a été mis à la porte. Je sens que je vais passer un mauvais quart d’heure. En effet, ce dernier pèse environ 130 kilos. Je ne sais si cette fois-ci, ma pauvre jambe usée par les bleus, va tenir le coup ? Remarquez, en 300 ans de carrière, je suis bonne pour le grenier ! Toujours est-il que je plains ma remplaçante. Car, partie comme c’est partie et au vue de la politique actuelle, il est fort à craindre que l’Elysée deviendra un musée prochainement et que Monsieur finira au bout d’une corde si ce n’est déjà fait, tant l’ampleur de sa tache croule sous les échecs depuis quelques temps.
Adieu, mes amis, je sens venir à moi les fesses du secrétaire ! »
(D’après la nouvelle : « Devinez qui ne vient pas s’assoir ? » (2015) – Emilien Casali)
FIN DE LA SCENE 1
ACTE 1 / SCENE 2
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), surgit dans le bureau avec une canne dans une main et un plumier dans l’autre, se dirige vers le fauteuil à qui il s’adresse tout en l’époussetant à l’aide du plumier
Aujourd’hui, il faut que tout soit parfait afin que notre nouveau président soit beaucoup plus à son aise pour travailler. C’est que monsieur occupe un poste très élevé à l’Elysée, si ce n’est le siège le plus important de notre bonne vieille République. Et afin de remplir sa charge le plus convenablement possible en vue de redresser le pays, notre équipe de choc se portera volontaire pour lui prodiguer les meilleurs soins. Aussi, je compte sur toi, brave fauteuil, pour assumer ta charge habituelle. Cette fois-ci, ne te casse pas une patte. C’est qu’après leur passage à l’Elysée, tous les présidents en gardèrent un mauvais souvenir !
LE PRESIDENT, une corde placée autour du coup
Misérable ! Misérable !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Monsieur le Président a enfin daigné sortir de sa cache secrète. Serait-ce bon signe ?
LE PRESIDENT, une corde placée autour du coup
Je ne sais plus où j’habite ! Moi qui fus le plus beau parleur de toute la cour durant les éliminatoires de la présidentielle, voilà qu’à présent ma langue se fourche à chaque interview.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Un problème, Président ? Vous n’êtes pas sans ignorer que je suis votre nouveau secrétaire, et de ce fait, je suis habilité à dénouer tous les nœuds qui vous empêchent de mettre un pas devant l’autre correctement.
LE PRESIDENT, une corde placée autour du coup
Epargnez moi ce discours commercial, monsieur le Comte. Il n’y a pas si longtemps encore, j’employais le même bagout pour vendre des aspirateurs dans les beaux quartiers, ce qui m’a valu une promotion Oh combien méritée. A l’époque, j’y prenais goût, alors qu’aujourd’hui ma langue se fourche lorsque je m’adresse à ma femme, laquelle me boude à présent comme chacun le sait. Une fuite que la presse people s’est empressée de divulguer au grand jour. Mais pour qui me fait-on passer ? Je suis bon à mettre au clou ! En pariant sur ma côte de popularité, vous pourriez vous offrir un bon repas en cas de victoire. En y rajoutant quelques euros, vous pourriez aller dîner à l’Auberge de la Pomme d’Or avec votre nouvelle fiancée. C’est de bon cœur que je vous l’offre, mon ami ! Toutefois, je crains que vous ne puissiez trouver la trace de ce lieu mythique dans Paris, ses principaux propriétaires le mettent à l’abri des curieux depuis le 17-ième siècle afin d’en préserver son image de marque ; néanmoins, la Pomme d’Or reste le rendez-vous privilégié des amoureux de la poésie. C’est que d’illustres poètes y ont déclamé tout leur soûl !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Ce sera tout ?... votre discours mérite des applaudissements, Monsieur le Président ! Vous méritez la légion d’honneur ! Si on peut la donner à des chanteurs qui refuseraient d’aller au combat en cas de conflit, on peut la donner à un vendeur d’aspirateur. Vous êtes le meilleur sur le marché et je suis persuadé que vous relèverez chaque défi qui se présentera à vous durant votre mandat qui prendra effet seulement dans cinq ans. Estimez-vous heureux d’avoir échappé à un septennat ! Deux ans de plus et ce serait la cohabitation assurée !
LE PRESIDENT, une corde placée autour du coup
Je ne sais si je tiendrai plus d’une semaine !? Je ne mérite même pas la corde pour me faire pendre. D’ailleurs, à propos de corde, je vais de ce pas mettre fin à ma carrière qui, hélas pour moi, s’annonçait sous de meilleurs hospices… et puis… et puis… plutôt rendre l’âme que d’assumer pareilles charges. Rendez-moi ma liberté !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Monsieur le Président ferait mieux de s’assoir sur son fauteuil et de m’expliquer ce qui ne va pas. Puis-je vous offrir une tisane, Président ?
LE PRESIDENT, une corde placée autour du coup
Président par ci, président par-là ! S’en est trop ! Finissons-en une fois pour toute ! Tirez sur la corde, monsieur le secrétaire ! Serrez bien fort !... après quoi vous donnerez mon corps à la science qui saura quoi en faire. Mon cœur a le mérite d’être bien conservé et fera le bonheur d’un pauvre mendiant qui se fera ses quatre sous pour avoir de quoi manger aux chandelles. Mais surtout pas le cerveau ! Je tiens à le conserver jusqu’à l’au-delà, là où les chèvres peuvent enfin respirer l’air pur dont chaque homme a besoin.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Ressaisissez-vous, Président, le monde entier nous regarde… et que voit-il en vous ?... Vous ne devinez pas ?... un potentiel futur dirigeant de l’entreprise la plus côté en bourse qui rapporte le gros lot ! Ce qui vous attend, Président, c’est une lutte acharnée pour obtenir le gros lot qui redonnera confiance au marché et le marché ne s’en portera que mieux.
LE PRESIDENT, lui tend le bout de la corde
Par pitié, monsieur le secrétaire, cessez de remuer le couteau dans la plaie !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Ainsi, tout le monde sera content dans l’affaire ! Il en va de l’honneur des citoyens de ce pays. Vous devez honorer ce poste.
LE PRESIDENT, lui tend le bout de la corde
Comment voulez-vous que j’honore la terre entière alors que je ne suis plus capable d’honorer ma femme qui, d’après la presse people, court derrière un auteur de théâtre au doux prénom d’une marque de café colombien. Tirez sur cette corde, je vous prie, et qu’on en finisse une fois pour toute !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
J’ai eu la chance de goûter à ce café colombien.
LE PRESIDENT, lui tend le bout de la corde
Qu’attendez-vous pour exécuter mes ordres ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Son arôme dégage une odeur de soufre venue des hauts plateaux de la cordière des Andes. La balade à dos de lama vaut le détour.
LE PRESIDENT, lui tend le bout de la corde
Tirez sur cette corde ou je vous renvoie !
Le président s’agenouille, la corde autour du cou…
FIN DE LA SCENE 2
ACTE 1 / SCENE 3
Le président est agenouillé, la corde autour du cou et le Comte semble perplexe…
LUCKY STAR, entre dans le bureau, un chapeau de paille sur la tête ; une paire de lunettes de soleil sur le nez et un sac à main
Hello, Dear Président !
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, agenouillé
Que faites-vous dans mon bureau, Lucky Star ? Votre place est au shopping que je sache pendant que votre adorable fiancé travail péniblement sur des dossiers importants qui demandent une attention toute particulière, puisqu’il s’agit de signer des accords bilatéraux avec de grands groupes financiers qui tentent par tous les moyens de s’accaparer notre coffre-fort national rempli uniquement de cailloux que personne ne voudrait m’échanger, pas même pour un kilo de patates.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête ; une paire de lunettes de soleil sur le nez et un sac à main
Parfois, j’ai du mal à vous suivre, Dear Président.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
C’est que ces messieurs ont injecté des sommes considérables dans notre système économiques et qu’ils exigent des bénéfices en retour. L’heure est venue pour notre entreprise de rendre des comptes. Redresser la barre d’un navire n’est pas chose aisée, surtout lorsqu’il est bancal. Je vous prierai de me laisser seul avec mon nouveau secrétaire afin de régler cette affaire au plus vite. Voyez comme le pauvre homme se languit d’exécuter sa tâche.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Et vous comptez leur donner des explications sur votre faillite à genou et qui plus est avec une corde autour du cou. Je trouve votre façon de faire plutôt originale. Quel romantisme !
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Il faut souffrir pour être la plus belle chèvre de l’enclos.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Vous m’épatez de jour en jour, Dear Président !
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Ces temps-ci, je traverse une zone de turbulence. Je ne vous cacherai pas que ma situation est au plus bas.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Je ne l’avais pas remarqué. C’est terrible !
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Je souhaiterais poursuivre mon entretien…. à moins que vous ayez quelque chose d’important à me demander !?
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Je cherche quelqu’un.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Cherchez, cherchez, vous finirez bien par trouver !
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Je pensais que votre nouvel agent en communication se trouvait dans votre bureau.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Vous faites sans doute allusion à Monsieur Roberto.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Tout à fait. Je n’arrive plus à mettre la main sur lui depuis ce matin. Il était question que je m’entretienne avec lui afin de préparer les festivités qui auront lieu le 14 juillet dans les jardins de l’Elysée.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Monsieur le Comte a peut-être une idée de l’endroit où il est ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Je n’ai plus de ses nouvelles depuis que notre équipe de choc a posé le premier pas à l’Elysée.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Il avait promis qu’il m’aiderait.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Je présume qu’il avait quelque chose d’urgent à faire. Que cela vous rassure, Madame, il ne tardera pas à venir.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Pas question qu’il me fasse faux bond !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et un plumier dans l’autre
Par principe, il ne manque jamais à ses devoirs.
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez
Je tiens à absolument à organiser cette petite « Party ». Je le chercherai dans toutes les pièces du château s’il le faut. Bonne journée, messieurs !
Lucky Star sort…
FIN DE LA SCENE 3
ACTE 1 / SCENE 4
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, frappe dans ses mains
Assez discuté ! Au travail, mon cher !
Le Comte dépose le plumier sur le bureau et la canne contre le fauteuil et s’approche du président agenouillé, la corde placée autour du coup…
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), tire légèrement sur la corde placée autour du cou du président
En êtes-vous bien certain, Président ?
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Que voulez-vous que je fasse dans un monde dans lequel il est impossible de solutionner les problèmes du quotidien quand ceux-ci ne s’accumulent pas ?... Tirez plus fort, abruti ! Qu’on en finisse une fois pour toute !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), tire légèrement sur la corde placée autour du cou du président
Très bien. (Le Comte tire légèrement sur la corde) Monsieur est-il satisfait ?
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
N’hésitez surtout pas à m’arracher la tête !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), tire légèrement sur la corde placée autour du cou du président
Je ne me permettrais pas, monsieur.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Ne vous gênez surtout pas pour moi ! Imaginez un instant que vous êtes le nouveau prétendant de ma femme pour qui cette dernière m’aurait laissé tomber et que vous souhaitez m’éliminer pour ses beaux yeux… toujours selon la presse people qui me tient au courant de ses intentions à mon endroit. De nos jours, plus question d’embaucher un détective privée pour surveiller vos moindres faits et gestes, il suffit de faire appel à la presse people qui se charge de faire et défaire votre réputation.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), tire légèrement sur la corde placée autour du cou du président
Je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombé dans les filets de la presse.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Une fois votre travail achevé, vous déposerez la tête chez ma fiancée en guise de trophée.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), tire légèrement sur la corde placée autour du cou du président
A vos ordres, monsieur.
SYLVESTRE (avec l’accent du midi), entre dans le bureau
Ça par exemple ! (Il se saisit de la canne qui repose sur le bureau) Mais enfin, Mister Comte, que faites-vous ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), tire légèrement sur la corde placée autour du cou du président
Je fais mon devoir, j’exécute les ordres de monsieur le président.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Je confirme.
SYLVESTRE (avec l’accent du midi), frappe sur la tête du Comte avec la canne
Lâchez cette corde immédiatement ! Je vous rappelle que notre mission consiste à remettre sur pied notre président et non de nuire à sa personne. Nos concitoyens ont besoin d’un guide suprême pour mener à bien leurs affaires.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron)
Je précise que je suis son nouveau secrétaire et en cas de soucis, c’est moi qui prends les dispositions à sa place.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Ce n’est pas faux ! Vous pouvez disposer, Monsieur Sylvestre. Je dois poursuivre mon entretien avec mon secrétaire.
Le président se relève…
SYLVESTRE (avec l’accent du midi), la canne à la main
En cas de soucis, faites-moi signe, monsieur le président !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron)
Un instant, Sylvestre ! Ma canne, je vous prie.
Sylvestre remet la canne au Comte et sort…
FIN DE LA SCENE 4
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ACTE 1 / SCENE 5
Le Président est toujours agenouillé, la corde placée autour du cou…
Le Comte se tient debout avec sa canne à la main…
LA MARQUISE DE MONSOREAU
C’est royal de chez royal, mon bel amoureux ! J’espère ne pas vous déranger ?
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Je tends mes oreilles !
LA MARQUISE DE MONSOREAU, s’approche de Monsieur le comte, lui tend la main et courbe la tête
Marquise de Monsoreau ! Enchantée de faire votre connaissance, Monsieur le Comte !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), sa canne à la main, lui fait le baisemain
Mes hommages, Madame la Marquise !
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Dites ce que vous avez à dire, Marquise, puis reprenez votre chemin. Une fois n’est pas coutume, je ne vous couperai pas la parole pendant votre discours, je me tiendrai gentiment à ma place et ne tremblerai point des mains, si ce n’est que j’y répondrai bien volontiers et de la manière la plus expéditif qui soit. J’ai un problème de taille à régler or mes heures me sont comptées.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
La chèvre n’a pas payé le loyer de son enclos et son propriétaire est furieux !
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Madame la Marquise n’est pas loin du compte.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Figurez-vous que ce matin, je me suis réveillée seule dans mes draps roses sans la moindre insomnie. Vous n’imaginez pas le bien que cela fait de retrouver sa liberté.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Allez-vous-en, Marquise ! Je ne veux plus rien savoir. Et puis d’abord, il était question de mettre une distance entre nous.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Pour combien de temps ?
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Aussi longtemps qu’il le faudra !
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Je sens le coup fourré !
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Cela sent surtout le brûlé ! Je vais bientôt être mis en broche.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
C’est ce qui arrive quand on s’allie avec le diable ! On finit sur les genoux et on se gratte le crane en se disant qu’on n’a rien fait pour le pays ! Trop tard ! La fourche du diable a percé la coque et il n’est plus possible de revenir en arrière, à moins de faire son mea culpa devant la presse.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Il n’en est pas question. Je n’ai rien à me reprocher.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Et vous voilà à la dérive voguant sur des gouffres amers qui laissent indifférent votre entourage, lequel se fiche bien de savoir si vous êtes ou pas en bonne santé.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Pour l’amour du ciel, taisez-vous !
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Ce qui compte pour votre entourage avant tout, c’est votre carnet d’adresses. Quant à vous, c’est l’échafaud qui vous attend si vous ne vous relevez pas à temps. Il vous faut réagir. Le président a les pleins pouvoirs, c’est lui qui possède la clé du château.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Par pitié, docteur, n’appuyez pas trop sur la dent !
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Ma cartomancienne m’a dit que vous n’alliez pas mourir maintenant, ses cartes vous prédisent plutôt un avenir sombre.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Votre cartomancienne devrait se mêler de ce qui la regarde. Nous n’avons pas élevé les chèvres ensemble que je sache.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Mon époux ne tiendra pas longtemps sur les genoux. Tôt ou tard, ça va craquer, ça va faire plouf, plouf ! Vos rivaux ne vous feront aucun cadeau, leurs dents sont aussi longues que des sabres japonais prêts à vous trancher la tête à la première occasion. De mon côté, je serai là pour ramasser vos petits morceaux de chair avec une petite cuillère.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Quelle poésie !
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Croyez bien qu’ils ne s’en priveront pas. Ouvrez l’œil !
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Merci pour les conseils ! Au revoir !
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Dans l’immédiat, je vous conseille d’aller consulter un psychiatre.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Vous me condamnez déjà, ma chère, alors que j’ai encore de beaux restes. Je possède les bonnes cartes en main afin de miser juste et au bon endroit.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Suffisamment de beaux restes pour épater la belle princesse pour laquelle vous m’avez quittée. Aux dernières nouvelles, Lucky Star se serait amourachée d’un auteur de théâtre dont je n’ai toujours pas vu le visage.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Un auteur de théâtre, dites-vous ?... son nom, je vous prie.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
C’est à lui de se présenter.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Après tout, je m’en fiche.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Quelqu’un qui s’invite chez le président sans être invité, c’est plutôt suspect. A votre place, je me poserai des questions à son sujet. Sur ces mots, je vous laisse à votre enclos.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde placée autour du cou
Madame la Marquise de Monsoreau compte vraiment me quitter ?
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Une possibilité que je n’exclue pas.
Le président se déplace à genou avec la corde autour du cou…
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Vous ai-je vraiment froissé ?... me serais-je mal comporté avec Madame la Marquise ?
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Quelle mauvaise foi !
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Je ne vous ai rien caché au sujet de ma liaison avec cette princesse.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Du temps de ma splendeur, je n’avais pas droit aux mêmes avantages. A l’époque, j’étais considérée comme une potiche qui suivait bêtement l’élu de son cœur dans tous ses déplacements. Et puis crac ! Un jour, ça a fait plouf, plouf ! Et dire que j’avais pour vous de réels sentiments… j’étais fière de vous… vous étiez capable de vendre 10 aspirateurs en une seule matinée… vous m’enchantiez… vous étiez pour moi un modèle de vertu… je me sentais comme une reine…
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Vous me rabâchez cette histoire à longueur de journée. C’est pénible à la fin !
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Ne comptez pas sur moi pour vous plaindre. Adieu, monsieur !
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Je vous en conjure, ne me quittez pas ! Voyez comme mes mains tremblent.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Je vous rappelle, au cas où vous auriez perdu la mémoire en chemin, que c’est vous qui m’avez quitté en premier !
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Il s’agit d’une aventure passagère.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Tu parles d’une aventure passagère ! Lucky Star a pris ses quartiers à l’Elysée et trône désormais à vos côtés sans que personne ne s’en offusque.
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Je vais la larguer prochainement, c’est promis.
LA MARQUISE DE MONSOREAU
Il y a longtemps que je ne crois plus en vos promesses. Mes amitiés à mademoiselle, Dear président.
La marquise sort…
FIN DE LA SCENE 5
ACTE 1 / SCENE 6
LE PRESIDENT, se déplace à genou avec la corde autour du cou
Que m’avez-vous concocté de bon pour le repas, Christophe Rodolphe David Miguel Charles Henri René Bernard, ange de la Bouche-En-Biais, Comte de Maison-Du-Bois Doré ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Monsieur le président est bien renseigné sur tous mes prénoms patronymiques.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
J’ai fait une enquête sur vous. J’ai ainsi appris que vous étiez propriétaire terrien d’un vignoble dans le midi de la France et que votre bon cru régional était d’Appellation d’Origine Incontrôlée.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
J’ai vous ai réservé plusieurs caisses de « Champinelle » dont vous me donnerez très vite des nouvelles.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Vous me réserverez une coupe pour le jour de mon enterrement.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Pour répondre à votre question, j’ai laissé le soin à monsieur Sylvestre de s’occuper du menu pendant que j’opère sur d’autres secteurs clés. Pour mener à bien sa tâche aux fourneaux, l’ami Sylvestre sera secondée par la nouvelle servante de notre président, laquelle vient tout juste d’être embauchée à l’Elysée et dont je n’ai toujours pas vu la tête. Paraitrait-il qu’elle est formidable et pleine d’attention à l’égard de ses patrons !? Concernant votre agent en communication, c’est Roberto en personne qui s’en charge.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Je ne sais toujours pas à quoi ressemble votre fidèle compagnon de jeu !? Il ne s’est jamais présenté à moi.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Je n’ai plus de ses nouvelles depuis quelques temps, mais j’ose croire qu’il apparaitra incessamment sous peu.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
J’ai hâte de faire sa connaissance ! On dit de lui qu’il a accompli de merveilleux exploits dans le passé.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Sa vie n’a pas toujours été merveilleuse. Il sort à peine d’un deuil… la perte d’un être cher n’est pas facile à vivre… il est encore un peu fragile, voyez-vous...
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Pas si fragile que ça en vérité. En faisant de l’écoute téléphonique, je suis tombé récemment sur sa ligne privée et j’ai pu entendre le son de sa voix. Compte tenu de la joyeuse conversation qu’il avait avec une dame à l’autre bout du fil, je peux vous affirmer que notre aventurier des temps moderne n’a rien perdu de sa ferveur légendaire et qu’il compte bien vous revenir en grande forme pour affronter la vie et les combats de chaque jour... selon les termes que vous avez pour habitude d’employer.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Sinon, pour en revenir à nos chèvres si je puis dire… parlons un peu de vos tâches quotidiennes. Etant donné que celles-ci vous donnent du fil à retordre, je conseille à monsieur le président, en attendant que sa dépression lui passe, de rester discret sur ses affaires durant quelques temps et de profiter de la vie et de ses bienfaits.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
C’est ce que je m’efforce de faire depuis que je suis arrivé au château, mais je n’y arrive pas. Je ne trouve pas la motivation nécessaire, voir le déclic, qui me permettrait de retrouver ma joie de vivre. J’ai bien peur d’être prisonnier de mes états d’âme, hélas.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Vous avez du mal à remonter la pente, ce que je peux comprendre. Cependant, et compte tenu de vos obligations professionnelles, plus vite vous serez remis sur pied et plus vite votre entreprise pourra retrouver ses points positifs. C’est que la bourse de Paris a chuté depuis votre arrivée à l’Elysée. Il serait bon de remédier à cela rapidement.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Pensez-vous que mes points vont encore chuter ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Je me penche sur la question actuellement. je vous fais confiance. Il ne suffit de pas grand-chose pour remonter une pente à condition qu’elel ne soit pas trop savonnée.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
J’aimerais tellement retrouver la force et l’énergie que je déployais pendant la campagne présidentielle. Or, c’est tout le contraire qui se produit. Aujourd’hui, je suis à mon plus bas niveau d’après les sondages. Ma côté de popularité ne cesse de se dégrader comme nous le savons, et c’est bien cela qui m’inquiète. Encore quelques mètres et c’est le caniveau qui m’attend...
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Où l’échafaud ? Le peuple commence à s’impatienter, lui qui aspire à une vie meilleure, lui qui rêve jour et nuit de pouvoir régler ses fins de mois. Or, nous en sommes très loin.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
A dire vrai, la politique et moi, cela fait deux ! N’oubliez pas que je fus vendeur d’aspirateurs avant ma campagne présidentielle. J’en vendais comme des petits pains. Je faisais le bonheur des ménagères. Aujourd’hui, je serai incapable de vendre des cotons tiges, c’est vous dire à quel point je suis diminué. J’ai totalement perdu le goût de vivre. Parfois, il m’arrive de me demander ce qui pourrait donner un sens à mon existence en dehors de ma fonction présidentielle.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Vous avez besoin d’une femme qui s’occupe de vous jour et nuit.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
J’en ai déjà deux, et cela me suffit amplement !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
L’une est votre ma femme dont vous ne partagez plus la couche et l’autre est votre fiancée qui s’est amourachée d’un autre homme. Je crains que vous ne puissiez plus compter sur elles. Ces dames ne remplissent plus leurs tâches.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Elles ne peuvent plus me voir en peinture. Il faut absolument que je mette fin à ma vie.
Le président s’agenouille…
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Ce n’est pas une bonne idée.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde autour du cou
J’en ai assez de toute cette mascarade. Je ne suis pas fait pour être président. Je me suis trompé. Le costard est trop grand pour moi. Je vous en conjure, Majesté, aidez-moi à en finir !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
La France a besoin de son président.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde autour du cou
Je n’ai pas l’intention de passer la nuit dans ce bureau. Tirez un bon coup sur la cordes, qu’on en finisse une fois pour toute !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Vous ne pouvez pas me demander cela, Dear président, c’est contraire à mon éthique.
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Je n’ai que faire de votre éthique. Tirez sur la corde ou bien je vous congédie. Vous entendez ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne à la main
Monsieur le président ne préfèrerait-il pas des coups de bâton à la place ?
LE PRESIDENT, se déplace avec la corde autour du cou
Je ne suis pas d’humeur à blaguer. Allez-y, tirez! Cette fois-ci, ne me manquez pas car je vous ai à l’œil !
FIN DE LA SCENE 6
ACTE 1 / SCENE 7
Le président s’agenouille avec la corde autour du cou…
Le Comte tire légèrement sur la corde…
JULIETTE, surgit dans le bureau
Bonjour, bonjour ! Monsieur le président est ici ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main et la corde dans l’autre main
C’était donc vrai !
JULIETTE
Christophe Rodolphe et « tutti quanti », Comte de Maison-du-Bois Doré, est-ce vraiment vous ?... Quelle surprise !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main et la corde dans l’autre main
Doucement, ma belle ! (Il lui barre le chemin avec sa canne) Ce n’est ni le lieu ni le bon moment pour se rencontrer.
JULIETTE
Toujours aussi sauvage ! Monsieur le Comte n’est pas ravie de me revoir ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main et la corde dans l’autre main
Vous ne pouvez pas rester dans ce bureau.
LE PRESIDENT, agenouillé, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Que se passe-t-il, monsieur le secrétaire ?... que désire cette personne ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main et la corde dans l’autre main
Ce n’est rien, monsieur… la personne en question s’est trompée de pièce… (S’adressant à Juliette) Allez m’attendre à la cuisine, je vous y rejoindrai plus tard.
JULIETTE
Poussez-vous, idiot ! C’est avec notre Président que je souhaite m’entretenir et non avec Sa Majesté le Comte de la Bouche-en-Biéééé !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main et la corde dans l’autre main
Ce n’est pas en Biééééé que cela se prononce, mais en Biais, Biais, Biais, Biais ! Vous étiez sensée le savoir.
JULIETTE
J’ai la mémoire courte. Désolée.
Le président se relève avec la corde autour du coup, tenu en laisse par Monsieur le Comte…
LE PRESIDENT, se tient debout, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Qui êtes-vous, Mademoiselle ?
JULIETTE
Pourriez-vous m’accorder une seconde, Dear Président ?
LE PRESIDENT, se tient debout, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Je suis occupé. Repassez dans dix minutes, je verrai ce que je peux faire pour vous.
JULIETTE
Je suis la nouvelle servante de monsieur.
Le président se déplace à hauteur de Juliette avec la corde autour du coup, lequel tenu en laisse par Monsieur le Comte…
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Mademoiselle Juliette, je présume…
JULIETTE
En plein dans le mille !
LE PRESIDENT, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Un prénom comme le vôtre ne s’oublie pas. En effet, j’ai consulté récemment la liste des agents d’entretien et votre prénom y figurait en tête. Toutes mes félicitations à mon secrétaire d’orientation qui a su faire le bon choix en vous recrutant.
JULIETTE
C’est trop d’honneur que vous me faites, Mister Président. (Elle frappe dans ses mains) Parfait de chez parfait !
LE PRESIDENT, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Enchanté de faire votre connaissance, Mademoiselle Juliette ! (Il lui fait le baisemain) Vous plaisez-vous à l’Elysée ?...
JULIETTE
Si je me plais à l’Elysée ? C’est la vie de château pour moi !
LE PRESIDENT, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Je me disais qu’avec toutes ces pièces, vous deviez avoir du mal à vous y retrouver… mais que cela vous rassure, je ferai en sorte de vous servir de guide à mes heures perdues… si vous n’y envoyez pas d’inconvénient.
JULIETTE
Au contraire, j’en serai ravie. Avec vous, je me sentirai comme chez moi !
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
N’en faites pas des tonnes quand même ! Dans mon château, les règles sont les mêmes pour tout le monde, y compris pour le personnel de nettoyage.
JULIETTE
Comptez sur moi pour me faire la plus discrète possible, Mister President.
LE PRESIDENT, se tient debout, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Je n’en attendais pas moins de votre part, Dear Juliette ! Vous souhaitiez me parler, c’est bien ça ?
JULIETTE
J’en meurs d’envie !
LE PRESIDENT, se tient debout, la corde autour du cou, tenu en laisse par Monsieur le Comte
Vous pouvez vous retirer, Mister Comte. C’est Mademoiselle qui se chargera de la finition.
Le président lui arrache la corde des mains et la remet à Juliette…
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans sa main
Nous avons du travail, monsieur le président...
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Juliette
Depuis quand discutez-vous mes ordres ?
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans sa main
Avant de tirer ma révérence, je tiens à préciser que Juliette est une amie de longue date, que je l’ai rencontrée pour la première fois dans le midi de la France,…
JULIETTE, tient le président en laisse
Je confirme ! En ce temps-là, le Comte est moi filions le parfait amour à « l’Auberge de la Licorne »…
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main
Vous exagérez, ma chère Juliette. Ce fut une aventure sans lendemain.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Juliette
Qui faut-il croire dans cette histoire ?... Et puis d’abord, ce ne sont pas mes affaires. Dehors, monsieur le Comte !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main
Je dois vous faire un aveu, Monsieur le Président, Juliette et moi n’avons jamais entamé une vraie relation.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Juliette
Je crois vous avoir donné un ordre.
JULIETTE, tient en laisse le président avec la corde
Figurez-vous, Dear President, que « Christophe Rodolphe and Co » me faisait du gringue à longueur de journée. Comme quoi les apparences sont parfois trompeuses !
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main
Je n’étais pas le seul homme qui tournait autour d’elle, Monsieur le Président, nombreux furent les rivaux à se mettre en travers de ma route.
JULIETTE, tient en laisse le président avec la corde
Si bien que vous avez fini par m’abandonner entre leurs mains ingrates.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main
Je me faisais mal à l’idée de savoir que plusieurs zozos couraient après Juliette, Monsieur le Président, tant il semblait aux yeux de la belle que j’étais le Number One de la discothèque.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Juliette
Je vous prierai de prendre la porte, monsieur le Comte.
JULIETTE, tient en laisse le président avec la corde
Je suis persuadée que Sa Majesté m’a très vite oublié.
MONSIEUR LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron), la canne dans une main
Il m’est arrivé de penser à elle, Monsieur le Président.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou, tenu en laisse par Juliette
Désolé d’interrompre votre charmante conversation, messieurs dames, mais il se trouve que les minutes passent à toute allure…
Le Président entraine le Comte par le bras jusqu’à la sortie…
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Mademoiselle Juliette avait quelque chose d’important à me dire ? Profitez-en avant que je ne disparaisse à tout jamais.
JULIETTE
Vous avez reçu la visite d’inconnu qui souhaite vous rencontrer.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Enfin de la visite !
JULIETTE
Je l’ai fait s’assoir dans le salon.
LE PRESIDENT, la corde autour du cou
Je ne vous retiens pas, mademoiselle Juliette. Vous pouvez disposer. Dites à cet inconnu que je le rejoindrai dans 30 minutes environ, le temps de me raser, de prendre une douche et de me laver les dents.
Juliette sort…
Le président retire la corde qu’il porte autour du cou et sort à son tour…
FIN DE LA SCENE 7
FIN DE L’ACTE 1
FIN DE L’EPISODE 5
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(c) Emilien Casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le
16.12.2021
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