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Les Fabuleuses Escapades 2 -SERIE 5- 1 
 
 
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EPISODE 6: L'HERBE TENDRE - série 2017/2018

 
 
Titre : Les Fabuleuses Escapades de Roberto  
 
dans 
« L’herbe tendre » 
6ième épisode 
 
 
L’épisode 6 est la deuxième partie (ACTE 2) de la pièce qui porte le titre :  
« Champinelle à l’Elysée » (Episode 4 de la série théâtrale 2017/2018 « Les Compagnons Balladins et le Serment de la Licorne ») 
 
L’épisode 4 comporte deux parties issues de la série intégrale : 
« Les Fabuleuses Escapades de Roberto » 
EPISODE 5  : « Champinelle à l’Elysée » 
EPISODE 6 : « L’herbe tendre » 
 
GENRE : Comédie satirique / Farce burlesque 
Auteur : Emilien Casali 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
Le nuage de fumée rose se dissipe… 
 
Quelques instants plus tard… 
 
La scène se déroule à présent dans le grand salon de l’Elysée où reposent des fauteuils en cuir à une place (revêtus du damier d’un jeu d’échecs) dispatchés par endroit… 
 
Au pied de chaque fauteuil repose une table basse soutenue par trois pieds ayant la forme des pièces d’un jeu d’échecs (roi, dame, fou, tour, cavalier)… 
 
Un inconnu vêtu d’un smoking noir, d’une cape de couleur jaune or, d’une paire de chaussures noires et jaunes, portant un grand chapeau noir à plume jaune, et dont le visage est recouvert d’un masque vénitien, est confortablement installé sur un fauteuil en cuir revêtus du damier d’un jeu d’échecs… 
 
L’inconnu consulte son téléphone portable… 
 
Juliette surgit dans le salon avec une bouteille de « Champinelle » (Vin) et deux coupes de Champinelle… 
 
JULIETTE, la bouteille et les deux coupes à la main 
Monsieur ne s’ennuie pas trop? (Un temps) En attendant l’arrivée du président, je vous ai apporté une petite collation. (Un temps) Préféreriez-vous que l’on attende le président pour déboucher la bouteille ou bien le fais-je maintenant ? (Un temps) Dans ce cas, nous allons l’attendre ! 
 
Juliette dépose les deux coupes sur la table basse… 
 
L’INCONNU, consulte toujours son téléphone portable 
Je suis à vous dans deux secondes, le temps d’adresser un message à la direction.  
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Et si je vous servais une coupe ?...qu’en dites-vous ?... et c’est partie ! 
 
Juliette débouche la bouteille, puis remplit une coupe… 
 
L’INCONNU, range son téléphone portable dans sa poche  
Voilà qui est fait ! (Il se saisit d’une coupe qu’il porte lentement à ses lèvres) Que disiez-vous ? 
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Je disais qu’une bonne coupe de Champinelle vous fera patienter jusqu’à l’arrivée de monsieur le président qui, par ailleurs, s’excuse pour son retard. Une affaire de toute urgence à régler dans sa salle de bain. 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Un problème de plomberie ? 
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Un problème avec sa barbe et ses dents. Monsieur se laisse aller depuis une semaine.  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Votre vin est fameux ! 
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Le Champinelle provient du vignoble viticole de monsieur le Comte. Ce dernier a offert plusieurs caisses à notre président le jour de son arrivée à l’Elysée.  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Je suis très touché de l’apprendre.  
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Jusqu’à votre entrée en scène, Sa majesté était le seul à descendre des coupes. J’entends par là qu’il est un grand consommateur de vin… 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Le nouveau secrétaire du président, c’est bien cela ?  
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Pour quelques jours seulement… le temps que son futur remplaçant prenne le relais.  
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
C’est moi qui aie fait appel à votre entreprise de choc ! 
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Vous ?... comment ça ?... je ne vois pas ce que vous voulez dire !? 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Vous ne m’avez pas reconnu ? 
 
JULIETTE, la bouteille à la main 
Je ne pense pas vous connaitre !? 
 
Juliette sert une coupe… 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
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ACTE 1 / SCENE 1  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Vous pouvez retirer votre masque. Je sais qui vous êtes. 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Je n’ai pas le droit à la réciprocité ?  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Je tiens à rester dans l’anonymat.  
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Je tiens au mien également. 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Dans ce cas, nous sommes quittes ! Et donc, je profite que nous soyons en tête à tête pour vous communiquer de nouvelles informations qui vous seront utiles dans votre démarche. Mais tout d’abord, je tiens à vous remercier pour avoir accepté ce job, ingrat s’il en est, mais il me fallait une équipe vaillante pour mener à bien une noble cause. Et puis, un peu d’exercice vous fera du bien. 
JULIETTE, une coupe à la main 
Drôle d’idée ! J’espère que le jeu en vaut la chandelle, Docteur unknown?  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
A partir d’aujourd’hui, la paix repose sur vos épaules.  
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Heureuse de l’apprendre ! 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Ne jouez pas un double jeu avec moi, cela ne prend pas. 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
Ohé, Roberto, ohé !... C’est moi !... Où êtes-vous, mon ami ?... C’est au sujet de la petite « Party » dans les jardins de l’Elysée… 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Pas si fort, mademoiselle, vous dérangez le loup qui surveille les chèvres ! 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
Justement, je cherche mon Loulou… vous ne l’auriez pas croisé dans ce salon par hasard… il doit m’aider à préparer les festivités du 14 juillet… 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Je vous arrête tout de suite, mademoiselle. Il se trouve que je prends tout juste mes quartiers, et par conséquent, je ne connais pas encore les petits surnoms que se donnent entre eux les hôtes de l’Elysée. Je présume que monsieur Roberto est intimement lié à mademoiselle !? 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
Ce n’est pas encore le cas, mais cela ne saurait tarder… je fais confiance à la chance ! 
 
 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Ah, la, la, la, la ! Quand la chance vous sourit, il ne faut pas la laisser s’échapper !  
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
Je prie matin et soir pour qu’il devienne mon cavalier le temps d’une joyeuse « Party » allongée dans l’herbe tendre… 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Toutes mes félicitations ! Et maintenant, si mademoiselle veut bien m’excuser, mais il se trouve que je dois m’occuper des inconnus qui foulent le pas de cette illustre demeure afin d’y faire une inspection. 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, lui tend une carte de visite 
Voici ma carte ! Appelez-moi cet après-midi !  
 
JULIETTE, une coupe à la main, se saisit de la carte de visite 
En quel honneur ? 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
J’ai besoin d’une personne comme vous pour accueillir les invités du 14 juillet.  
 
JULIETTE, la coupe dans une main et la carte de visite dans l’autre 
C’est que j’ai prévu de faire le ménage de fond en comble dans les chambres et que… 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
Vous ferez très bien l’affaire. Bye, bye !  
 
Lucky Star s’apprête à sortir… 
 
JULIETTE, la coupe dans une main et la carte de visite dans l’autre 
C’est beaucoup trop d’honneur que vous me faites, Lucky Star !  
 
Lucky Star fait demi-tour… 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez 
Une dernière chose, ma jolie ! Lorsque vous verrez Roberto, dites-lui que je l’attends de pied ferme dans ma chambre à l’heure du thé. Et qu’il ne trouve pas encore un prétexte pour se débiner.  
 
Puis Lucky Star quitte les lieux rapidement… 
 
FIN DE LA SCENE 1  
 
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ACTE 1 / SCENE 2  
 
Juliette se sert une coupe de Champinelle ensuite… 
 
L’INCONNU, se sert une coupe de Champinelle  
Et donc… disais-je… j’avais besoin d’une équipe de casse-cou pour aider notre président à remonter la pente, la raison pour laquelle j’ai fait appel à vos services une nouvelle fois.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Pourquoi moi ?  
 
L’INCONNU, se sert une coupe de Champinelle  
Compte tenu de la gravité des évènements auxquels le pays est confronté, et connaissant vos exploits du passé, les succès en témoignant, votre présence dans le grand échiquier de la vie politique s’imposait.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Le nouveau défi que vous me confiez sera difficile à relever, Docteur Unknown, compte tenu de la fragilité mentale du sujet. Notre homme est atteint d’une dépression aigüe, à tel point qu’il commence à me taper sur le système. 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Tout est question de mental. Il en a les capacités. 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Je sors à l’instant de son bureau et je vous promets qu’il n’est pas beau à voir.  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Le sommet du mont Everest n’a pas été franchi en un jour, mademoiselle Juliette, c’est pourquoi il va falloir garder votre calme le temps que notre président canalise son énergie.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Pensez-vous ! Notre homme est aussi têtu qu’une chèvre ! Ce dernier aura du mal à changer de comportement ou du moins il n’en prend guère le chemin.  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Je compte sur vous pour le décoincer. Vous vous en sortirez, à n’en point douter ! 
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Que votre prière soit exaucée !  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Je ne serai jamais très loin pour vous encourager et vous remonter le moral si besoin est.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Quel bon cœur !  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Je comprends parfaitement vos doutes quant à cette nouvelle mission qui devra rester classée « top secret ». Vous devrez également assurer sa sécurité et veillez à ce que personne ne l’approche de trop près.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Je lui fais confiance pour se défendre. C’est qu’il a de la réparti, le bougre !  
 
 
 
 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
D’après nos sources de renseignement, un individu se rendra à la « Surprise Party » du 14 juillet afin de l’approcher. Nous n’avons pas réussi à obtenir son signalement, mais nous savons qu’il s’agit d’un espion à la solde d’une agence rivale qui chercherait à se procurer des documents classés confidentiels, lesquels pourraient compromettre la carrière de certains députés. Nous devons donc rester vigilent. Seul le chef de l’autorité détient les clés du coffre-fort qui renferment les documents en question.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Tout cela n’est pas très gai.  
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Il est donc souhaitable d’assurer une protection rapprochée autour du président. Je compte sur vous, mademoiselle. 
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Avec ceci ? 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Veillez également au bon ordre de la maison. Aucun faux pas de la part de votre équipe de choc ne sera toléré, à commencer par ce Champinelle que je vous déconseille de boire. Vous n’êtes pas venus ici pour faire la fête.  
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
Ravie de prendre mes quartiers à l’Elysée ! J’espère pouvoir vous aider au mieux dans cette entreprise Ô combien périlleuse, d’autant plus qu’il s’agit de défendre les intérêts de notre bonne vieille République. Ce sera tout, Docteur ? 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
J’ai un besoin pressant. Pourriez-vous m’indiquer les toilettes ?  
 
 
 
 
 
 
 
JULIETTE, déguste sa coupe de Champinelle 
En sortant d’ici, vous longez le couloir, vous prenez la première à gauche, puis la troisième à droite, vous empruntez les marches d’un escalier, vous vous rendez au troisième étage, vous traversez un second couloir, vous prenez la quatrième à gauche, puis la deuxième à droite, puis la cinquième à gauche, vous empruntez les marches du second escalier, vous descendez jusqu’au sous-sol, vous prenez la première à gauche, la deuxième à droite, puis l’ascenseur, vous vous arrêtez au deuxième étage, vous traversez une salle, une seconde salle, une troisième salle, vous longez un troisième couloir, vous prenez la première à gauche, la seconde droite, vous longez un troisième couloir, vous prenez la sixième à gauche, la seconde à droite, vous longez un quatrième couloir, vous prenez la première à gauche, puis la troisième à droite, vous empruntez un quatrième escalier, vous longez un cinquième couloir, vous prenez à gauche, à droite, à droite, à gauche, vous prenez l’ascenseur et vous vous rendez au quatrième étage, vous traversez un cinquième couloir au bout duquel vous tomberez sur les toilettes. 
 
L’INCONNU, déguste sa coupe de Champinelle  
Je vous en remercie.  
L’inconnu se lève, dépose son verre sur la table et quitte les lieux… 
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, surgit dans le salon avec un panier en osier 
Ohé, Juliette, ohé !... Où êtes-vous, Mademoiselle ?... j’aurais besoin d’un service ! 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Que me vaut ce plaisir, madame la Marquise ? 
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, lui tend le panier en osier 
C’est au sujet du repas de ce soir… je compte régaler les papilles de nos convives, voyez-vous, ma jolie… 
 
JULIETTE, une coupe à la main 
En quoi puis-je vous être utile, madame la Marquise ?  
 
 
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, lui tend le panier en osier 
Il n’est pas question que ce soit la dernière conquête de mon époux qui se charge du menu, voyez-vous. Vous allez prendre ce panier et vous rendre au marché qui se trouve à deux pâtés de maison d’ici. En principe, il reste ouvert jusqu’à 15 heures.  
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Mon recruteur m’a expliqué que je ne devais prendre aucune initiative concernant les repas sans en référer au nouveau cuisinier. Le problème est que je n’ai toujours pas rencontré ce monsieur.  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, lui tend le panier en osier 
Vous n’aurez pas de mal à mettre la main sur monsieur Sylvestre, celui-ci est actuellement en cuisine, et même qu’il vous y attend de pied ferme. Au boulot, ma jolie !  
 
JULIETTE, une coupe à la main 
Quel jour sommes-nous exactement ?  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, lui tend le panier en osier 
Nous sommes le 14 juillet. Bye, bye !  
 
Elle remet le panier à Juliette et quitte les lieux rapidement…  
 
FIN DE LA SCENE 2  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
Juliette dépose le panier sur la table, se sert une coupe de Champinelle et s’assoit sur un fauteuil… 
 
Le soleil se couche aussitôt… 
 
La pièce est plongée dans le noir… 
 
Soudain, une grande fenêtre s’ouvre…  
 
Little Brother (Satellite caméra) surgit par la fenêtre et éclaire la pièce avec une lampe piste… 
 
Le Comte (Vêtu de son traditionnel peignoir marron) surgit en compagnie du Président… 
 
Le satellite Little Brother éclaire l’entrée des deux personnages…  
 
LE COMTE (Vêtu de son célèbre peignoir marron qui laisse échapper d’une poche une bouteille de vin « Grand Cru 89 »), déguste une coupe de Champinelle, une canne à la main 
La faim du loup justifie les moyens, Monsieur le président ! Il en va de la santé des citoyens de ce pays. Notre équipe de choc se tiendra auprès de vous pour vous accompagner dans vos démarches.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Mais enfin, mon ami, je ne peux remplir cette charge à moi tout seul. Mon corps ne supporterait pas sa charge.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Il vous faut une femme, mon ami.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Une femme ? Mais pourquoi faire ? J’en ai déjà une !  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
La pauvre s’est déjà couchée !  
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Je suis au courant de l’affaire. Madame passe plus de temps à faire la première des magazines people que derrière son bureau. Pourtant, l’on m’avait assuré qu’une femme se cachait toujours derrière un homme de pouvoirs, mais là, force est de constater que c’est le mari qui se cache derrière sa femme.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Rassure-vous, ce n’est pas les femmes qui manquent dans ce monde.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Je vais y penser.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Notre président les préfèrent brune, bonde ou rousse.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Blonde de préférence ! Un peu comme Juliette ! 
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Je vous préviens tout de suite, Monsieur le Président : il n’est pas question que vous jetiez votre dévolu sur moi. Son rôle consiste à jouer à la fée des logis et non pour faire des galipettes. Et non seulement cela, elle est déjà engagée dans une histoire de cœur. 
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
On peut toujours s’arranger entre deux pots de fleurs.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Qui s’y frotte s’y pique !  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Pique et pique et colle et gramme !  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
N’insistez pas, monsieur ! Elle a déjà son beau Jules ! Et puis, vous feriez la plus mauvaise affaire de l’année. (A l’oreille du président) Cette femme est d’un vulgaire !  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Je la trouve plutôt sexy. 
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Elle a de grands pieds, des grands bras, des grandes mains, un long nez, des gros mollets, une barbe de trois jours et des poils sur le torse et je ne parle pas des autres anomalies. Je précise aussi qu’elle a de faux seins, ce qui ne fait pas d’elle un produit de première qualité.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Je ne lui trouve aucun défaut pour ma part. Je ne sais pas pour vous, Majesté, mais moi, voyez-vous, elle me fait de l’effet depuis le premier jour où elle a franchi le pas de cette porte. Une petite voix dans mon crâne me dit qu’elle fera parfaitement l’affaire. J’en ai assez de la voir me cirer les bottes toute la journée, elle aussi a droit aux honneurs !  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Je connais très bien son homme. Jamais Juliette ne le quittera pour vous. Il a de la « class »,… se déplace avec beaucoup d’élégance,… et il est très courtois… à condition, bien sûr, qu’on ne lui oppose aucun rivaux de son vivant. Vous voyez ce que je veux dire, n’est-ce pas.  
 
Le Comte se saisit du col du président et le secoue…  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Je vois surtout que vous m’étrangler.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Je vous prie de m’excuser, Président, rien qu’à l’évocation de cette femme, mes mains ont tendances à s’agiter.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Sortez, monsieur le Comte ! Vous reviendrez me voir une fois calmé. Je ne saurai tolérer pareille violence dans mon hémicycle. Sachez que c’est dans ce lieu historique que se prépare la paix de tout temps !  
 
 
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
En tant que secrétaire d’orientation du nouveau président, je me dois de rester à vos côté. M’en aller serait contraire à mon éthique.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
C’est moi qui vous le demande.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
Cette fille n’est pas faite pour vous,  monsieur le Président ! Prenez garde ! Cela pourrait vous en coûter ! Vous allez finir à la broche comme toutes les chèvres qui l’ont approchée.  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Ne vous en déplaise, mon cher, je suis prêt à tous les supplices, pourvu que ces tendres yeux aux clartés éternelles se figent sur moi pour l’éternité.  
 
LE COMTE, déguste une coupe de Champinelle, sa canne à la main 
C’est l’enfer qui vous attend, Président !  
 
LE PRESIDENT, déguste une coupe de Champinelle  
Dehors, Monsieur ! Je ne le répèterai pas une troisième fois… et que ça saute ! 
 
Le président chasse le Comte en lui administrant des coups de pieds aux fesses…  
 
Little Brother (Le satellite) éteint son phare… 
 
Un nuage de fumée rose envahit les lieux… 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 4  
 
La pièce reste plongée dans le noir quelques instants… 
 
Puis le satellite Little Brother allume son phare… 
 
Roberto (recouvert d’un drap blanc) est placé dans la pénombre, assis sur le fauteuil occupé précédemment par Juliette, une coupe de Champinelle à la main… 
 
Le satellite Little Brother éclaire Lucky Star qui fait son entrée dans le salon en compagnie de Mademoiselle Colombe… 
 
LA COLOMBE 
Cela tombe bien, je le cherche aussi.  
 
LUCKY STAR 
Cette andouille m’a posé un lapin.  
 
LA COLOMBE 
Vous semblez fâchée contre lui. 
 
LUCKY STAR 
Et comment ! Je comptais sur lui pour organiser la petite «  Party » qui aura lieu ce soir, mais monsieur a disparu de la circulation. Je pense qu’il a quitté définitivement le château. 
 
LA COLOMBE 
Je m’étonne de son comportement…. lui qui ne manque jamais à ses devoirs… lui qui est toujours au petit soin de ses amis…  
 
LUCKY STAR 
Il m’a fait de la peine. 
 
LA COLOMBE 
Vous n’auriez pas le béguin pour lui par hasard. Vous parlez de lui comme si vous étiez fiancée.  
 
LUCKY STAR 
La première fois que je l’ai vu, j’en fus totalement charmée.  
 
LA COLOMBE 
C’est bien ce que je pensais, vous vous êtes amourachée de lui.  
 
LUCKY STAR 
Je ne crois pas qu’il soit fidèle en amour !?  
 
LA COLOMBE 
Bien au contraire, ma belle, non seulement il est fidèle, mais en plus il est loyal et attentionné.  
 
LUCKY STAR 
Ce n’est pas l’impression qu’il me donne.  
 
LA COLOMBE 
Il cherche une femme qui le rendra heureuse. Hélas, vous n’en faites pas partie.  
 
LUCKY STAR 
Vous me blessez en disant cela, mademoiselle colombe.  
 
LA COLOMBE 
Je dis la vérité tout simplement. La franchise peut parfois blesser mais elle est nécessaire pour la bonne régulation du sang dans le cerveau. Il faut vous réveiller, ma belle, Roberto est un homme qui a besoin d’affection et vous n’êtes pas celle qui le rendra heureux. Vous avez beaucoup trop la bougeotte. Et non seulement cela, vous manquez de maturité et vous n’êtes nullement fiable sur le plan émotionnel. Au moindre frétillement du feuillage, vous vous défilez. Vous êtes totalement paumée, ma belle. Et ce n’est pas demain la veille que vous vous ferez soigner.  
 
LUCKY STAR 
C’est assez de ces sottises ! Je quitte cette maison. 
 
LA COLOMBE 
Vous vous enfoncez, ma belle... vous vous enfoncez… 
LUCKY STAR 
Je ne suis pas celle que vous croyez.  
 
LA COLOMBE 
Je suis parfaite, je n’ai aucun défaut... la, la, li, la, la, la !… et quoi d’autre encore ?... je connais le refrain par cœur…  
 
Lucky Star prend une grande respiration, puis sort… 
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, placé dans la pénombre, assis sur le fauteuil 
Je peux savoir ce que tu viens faire ici, ma jolie combe ? 
 
Roberto se lèvre de son fauteuil…  
 
LA COLOMBE 
J’étais sûre que tu n’étais pas loin.  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, placé dans la pénombre, assis sur le fauteuil 
Ton intuition ne te trompe jamais.  
 
LA COLOMBE 
Le moment est venu de partir, Roberto.  
 
Roberto sort de la pénombre, une coupe de Champinelle à la main…  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Partir ?... pour aller où ?... je n’ai pas terminé ma mission.  
 
LA COLOMBE 
Tu t’égares de ta voie. Tu dois reprendre ton histoire là où tu l’avais abandonnée, à savoir, en mai dernier. N’oublie pas le serment de la licorne.  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
De quoi parles-tu ?  
LA COLOMBE 
De pire en pire ! Il va falloir retrouver ta mémoire, Roberto, car je crains qu’elle soit déficiente.  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Que me proposes-tu à la place de cette mission, jolie colombe ?  
 
LA COLOMBE 
Des escapades bien plus excitantes que celle-ci dont tu n’es pas prêt d’oublier.  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Pas de prévision, je t’en supplie ! Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Et j’en sais quelque chose, crois-moi ! Parfois, les choses ne tournent pas toujours comme nous le souhaitons.  
 
LA COLOMBE 
Là, c’est différent ! C’est écrit !  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Je te demande pardon ?  
 
LA COLOMBE 
Elle t’attend ! 
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Qui ça ?  
LA COLOMBE 
Ta destinée ! Va et ne te retourne pas ! Le passé est derrière toi. Tu dois te remettre rapidement en scelle. Allons-y ! 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Où va-t-on ? 
 
LA COLOMBE 
Surprise, SURPRIZE !  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Tu me proposes de tout quitter, c’est bien ça ? 
 
LA COLOMBE 
Tu ne peux refuser l’Amour qui te tend les bras.  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Tu penses qu’elle sera là ? 
 
LA COLOMBE 
Tu sais donc de quoi je parle.  
 
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Ce n’est pas la peine de tourner en rond, j’ai compris.  
 
LA COLOMBE 
Monsieur Roberto aurait-il retrouvé sa tête ! Let’s go !  
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Laisse-moi achever ma mission et ensuite, je te suivrai où tu voudras.  
La fenêtre s’ouvre… 
LA COLOMBE 
Très bien. Je te laisse la journée complète pour régler tes affaires. A plus tard, mon ami. (Elle s’envole par la fenêtre)  
ROBERTO, recouvert d’un grand drap blanc, une coupe de Champinelle à la main 
Allons voir à la cuisine si j’y suis ! (Il sort) 
 
Un nuage de fumée rose envahit les lieux… 
FIN DE LA SCENE 4  
ACTE 1 / SCENE 5  
Le nuage de fumée rose se dissipe… 
Sylvestre surgit par une autre porte, se dirige vers la petite table, se saisit d’une bouteille de Champinelle, se sert une coupe, puis s’assoit dans la pénombre… La Marquise de Monsoreau poursuit Lucky Star avec un balai…  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, poursuit Lucky Star avec un balai  
Je vous interdis de tourner autour de mon mari, mademoiselle Star. C’est un ordre ! 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
Vous n’avez aucun droit sur moi. Que cela lui plaise ou non, j’agirai comme je l’entends. Je rappelle à Madame la Marquise, au cas où celle-ci aurait perdu la mémoire, qu’elle ne couche plus avec son mari depuis belle lurette, raison pour laquelle j’ai décidé d’occuper son lit à sa place. Votre mari et moi sommes libres, nous agissons comme des adultes responsables. L’enclos, c’est pour les chèvres ! 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
D’après la presse people, votre amourette avec mon mari battait de l’aile, si bien que vous aviez décidé de rompre le charme.  
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
Ce n’est plus à l’ordre du jour. Je préfère rester à ses côtés pour l’instant. Votre mari souhaite que je reste à ses côtés le temps qu’il prenne ses fonctions.  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Quand je pense que mon mari a failli se jeter par la fenêtre à cause de vous. Fort heureusement, je suis intervenue à temps pour le tirer de ce mauvais pas. Il en fallut de peu pour que cette chèvre m’emporte avec lui.  
SYLVESTRE, assis dans la pénombre, une coupe de vin à la main 
Votre mari va beaucoup mieux aujourd’hui. Ce dernier a décidé de changer de stratégie. Désormais, il abordera la vie positivement.  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Je le trouve plutôt mal en point par les temps qui courent. A qui ai-je l’honneur ?  
SYLVESTRE, salue en faisant la révérence  
Permettez-moi de me présenter, mesdames je suis monsieur Sylvestre, facteur de mon état et excellent employé… que pourrais-je dire à mon sujet que je n’aurais déjà dit…. voyons voir… 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Abrégez, mon vieux, on ne va pas y passer l’année. 
SYLVESTRE 
Eh bien, comment dire…. il se trouve, Madame la Marquise, qu’un homme a décidé de se libérer de ses chaînes depuis quelques heures… son médecin a noté que notre Président avait fait des progrès fulgurants quant à son état de santé et notamment sur le plan intellectuel. Notre zozo national peut enfin tenir correctement son stylobille pour signer des contrats juteux, et ainsi porter tout haut sa marque de fabrique. L’affaire est dans le sac !  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Où voulez-vous en venir, cher monsieur Sylvestre ? 
SYLVESTRE 
L’avenir de la France est au beau fixe ! Les progrès de Monsieur le Président sont fulgurants ! 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Un changement si soudain de sa part, voilà qui m’étonne !? Je me demande ce qui peut bien le motiver à ce point ?  
SYLVESTRE 
La raison en est toute simple, ma petite dame, notre Président est tombé raide dingue d’une déesse ! 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Ce n’est pas la première fois. 
SYLVESTRE 
Oui mais là, c’est totalement différent !  
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
Ne cherchez pas plus loin, Marquise, Dear Président a été mis au courant par la voix de la presse comme quoi je restais à ses côtés pour l’aider à gérer l’Elysée.  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Cela ne durera pas. 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
C’est moi l’élue « Number One » de son cœur.  
SYLVESTRE 
Il ne s’agit pas de vous, Lucky Star. 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
En dehors de moi, je ne vois pas qui d’autre pourrait l’intéresser? 
SYLVESTRE 
La nouvelle conquête risque de le marquer à vie.  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
C’est la meilleure blague de l’année !  
SYLVESTRE 
C’est pourtant la vérité ! 
 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
Je veux un nom.  
SYLVESTRE 
Je regrette, mais il s’agit de sa vie privée que je ne puis révéler.  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Je n’ai toujours pas compris ce que vous faisiez ici, monsieur le facteur ?! 
SYLVESTRE 
J’apporte les nouvelles comme il est coutume de faire dans ma profession.  
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Je sens que ce facteur va me plaire. 
LUCKY STAR, un chapeau de paille sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez, un éventail à la main 
Pour ce qui me concerne, c’est tout le contraire… je me retiens, sans quoi je vais l’injurier… 
SYLVESTRE 
Epargnez-moi les noms d’oiseaux, mademoiselle ! J’en prends suffisamment pour mon grade en présence de monsieur le Comte.  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Je veux son nom tout de suite ! 
 
SYLVESTRE 
Vous n’aurez pas de mal à la reconnaitre, ma petite dame. Sur ces mots, je vous quitte, je dois retourner en cuisine pour préparer du chou farci.  
 
Sylvestre sort…  
 
LUCKY STAR 
Si j’en crois ce monsieur, nous voilà avec une rivale sur le dos.  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Reste encore à découvrir de qui il s’agit.  
 
LUCKY STAR 
Je fais confiance à notre flair pour mettre la main dessus assez rapidement.  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Je vous propose que nous la cherchions chacune de notre côté. Qu’en dites-vous, Lucky Star ? 
 
LUCKY STAR 
La première d’entre nous qui mettra la main sur elle se verra attribué le titre de première dame de l’Elysée.  
 
LA MARQUISE DE MONSOREAU, un balai à la main 
Qu’à cela ne tienne ! J’accepte volontiers ce défi.  
 
Lucky Star et la Marquise de Monsoreau quittent rapidement les lieux, chacune de leur côté… 
Un nuage de fumée rose envahit la pièce… 
 
FIN DE LA SCENE 5  
ACTE 1 / SCENE 6  
 
Le nuage de fumée rose se dissipe… 
 
Quelques minutes plus tard…. 
 
L’action se déroule à présent dans la cuisine de l’Elysée (Paris) 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Que voulez-vous que je vous dise, Sylvestre, c’est la vie ! De nos jours, tout peut arriver !  C’est quand on a plus rien qu’on possède tout, n’est-ce pas. Je me laisse porter par ma destinée ! Il arrivera ce qu’il arrivera. E la pioggia che va !  
 
SYLVESTRE (Avec l’accent du midi) 
Voilà bien longtemps que je n’avais vu Monsieur Roberto aussi enjoué. C’est à croire qu’il a mangé du lion. 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
La faim fait courir le lion dans la Savane.  
 
Le Comte surgit dans la cuisine en dansant… 
 
Sylvestre sort… 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Je veux bien vous croire, mon ami. J’en fais d’ailleurs les frais depuis que je séjourne à l’Elysée. Ce n’est pas les coups de bâton qui se perdent par ici.  
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Je dois vous laisser, messieurs, le devoir me rappelle en haut lieu !  
 
Roberto s’apprête à partir en dansant… 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne, interpelle Roberto 
Votre accoutrement, Roberto ! 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Quel accoutrement ? 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Je vous préfère dans votre tenue habituelle plutôt que ce vulgaire accoutrement. Depuis quand vous baladez-vous vêtu d’un drap blanc qui cache à peine votre nudité. Allez vous changer et reprenez pied sur terre, non d’une pipe ! Vous vous laissez aller un peu trop ces temps-ci. Vous n’êtes point raisonnable. N’oubliez pas ce que vous a dit le docteur : « surtout de ne prendre aucun risque compte tenu de votre état mental actuel. Il vous a conseillé de rester calme et d’éviter toute agitation susceptible de vous faire basculer les neurones en premier ! Il vous a dit que tout allait s’arranger… que tout était question de patience…  
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Sauf que le médecin a oublié une chose essentielle, lui qui se mêle un peu trop de ma vie privée.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Aurait-il commis un impaire que je ne saurai soupçonner chez vous ?  
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
On ne peut pas tout contrôler dans la vie. Et puis, il faut bien vivre… vous ne pensez pas ? J’ai donc décidé de vivre pour le meilleur et pour en rire jusqu’à ad vitam aeternam.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Enfin une bonne nouvelle qui va réjouir tout le monde ! 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
J’ai donc pour ainsi dire retrouvé toutes mes facultés intellectuelles qui me siéent à merveille les jours de grand soleil. Je reprends ma liberté là où je l’avais laissée une nuit de décembre pour une prison d’amour et sa belle Geôlière.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Je suis très content de vous l’entendre dire.  
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Quant à vous, Majesté, où en êtes-vous avec vos déboires sentimentaux ? 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
En ce moment, j’essaie de ne plus y penser. Mon âme est bouleversée par des évènements qui, soudain, m’ont fait prendre une autre direction que celle qui consistait à me laisser porter par le vent. L’Amour est au bout du chemin. En effet, celui-ci repose entre les mains d’une donzelle qui a une fâcheuse tendance à me prendre pour une chèvre, ce qui n’est pas pour m’agacer. C’est très intense, croyez-moi ! Il n’empêche que j’adore quand elle vient me susurrer à l’oreille ces tendres mots qui m’encouragent à vivre dans ce monde rempli de fatalisme. 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Par pitié, monsieur le Comte, par pitié, je ne veux plus rien savoir sur votre vie privée. Bonsoir !  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Auriez-vous encore une seconde à m’accorder, Roberto ?… j’ai un secret à vous confier… il en va de mon avenir ! Et croyez bien que je saurai être à la hauteur des évènements cette fois-ci ! 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
A votre guise, Majesté !  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Il s’agit d’une femme avec du charisme dont je suis éperdument amoureux et dont je tairai le nom pour l’instant. 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Je pense la connaitre !? 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Oui mais voilà, je n’ose pour l’heure lui avouer mes sentiments tant ma timidité me fait défaut. A dire vrai, je me sens nul de chez nul lorsque je l’aborde. C’est tout juste si j’ose me plonger dans ses yeux éblouissants en forme de noisette qui ne demande qu’à être aimé.  
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Il faut battre le fer tant qu’il est chaud, Majesté !  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Il faut surtout que je puisse trouver un moment pour lui dire « i love you ». Cette femme  mérite tout mon amour ! 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Tôt ou tard, mon Seigneur saura la convaincre. Je vous fais confiance… avec un tel bagout, vous n’aurez aucun mal pour lui enfiler la bague. Ne tardez pas trop quant à la séduire, c’est que votre dulcinée peut rapidement vous filer entre les doigts pour aller courir d’autres lunes. A ce propos, je connais un zozo dans votre entourage qui pourrait très vite vous concurrencer dans cette bataille consistant à emballer la chèvre en premier !  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
N’ayez crainte, Roberto, je surveille scrupuleusement les moindres faits et gestes de ce potentiel rival auxquels j’administre quelques coups de pied aux fesses lorsqu’ils dépassent les bornes. C’est qu’il est prêt à tout le zozo pour avoir l’honneur de dévorer le cœur de ma future épouse, la chaire de ma chère. Je ne laisserai à quiconque venir empiéter sur mes plates-bandes. Vous m’entendez, Roberto ?... quitte à le provoquer en duel ! Je ne lui permettrai pas cette insulte suprême !  
 
Le Comte danse sur place… 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Je vous sens quelque peu agité du bocal, my lord !  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Je suis malheureux depuis que Juliette est allée au marché et qu’elle n’en revient plus. Elle me manque déjà !  
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Et moi qui pensais être le seul agité de la maison, je vois que nous sommes deux à présent. Je vous sers une tisane, Majesté, afin d’adoucir vos nerfs ? 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
La tisane attendra. Je finis d’abord mon verre de Champinelle. D’ailleurs, j’ai bien fait d’emporter plusieurs caisses avec moi. Ce « Grand Cru 89 » est excellent ! Enfin… toujours est-il que je suivrai vos conseils. Désormais, je la pourchasserai nuit et jour… j’y mettrai les moyens s’il le faut !... jusqu’à ce que j’obtienne la légitimité sur ses faveurs. Je me déchirerai en quatre pour obtenir de sa part ne serait-ce un mot d’amour. 
 
ROBERTO, recouvert entièrement d’un grand drap blanc  
Votre heure a sonné, Christophe Rodolphe «  et j’en passe… » Je vous encourage à franchir le pas au trot si possible. J’invoquerai la déesse Aphrodite afin qu’elle me vienne en aide! 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Vous êtes un amour, Roberto !  
 
Roberto sort en dansant… 
 
Le Comte s’assoit sur une chaise et réfléchit… 
 
 
Le nuage de fumée rose envahit la cuisine… 
 
 
FIN DE LA SCENE 6  
 
 
ACTE 1 / SCENE 7  
 
Le nuage de fumée rose se dissipe…  
 
De retour dans la cuisine… 
 
Le Comte est encore assis sur une chaise et réfléchit… 
 
Sylvestre rentre dans la cuisine… 
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Ça par exemple ! Ne me dites pas que monsieur le Comte nous fait un retour triomphale en cuisine, et qui plus est, avec son style habituel et sa petite touche de sueur bien comprise. Monsieur le Comte s’est évadé d’’un bagne semble-t-il. Cette barbe de mille jours me questionne au sujet de votre santé mentale.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Une torture ! Cette garce m’inflige les pires humiliations ! Elle ne veut point me reconnaitre en tant que fiancé légitime pour lequel son cœur balance ! Je la maudis !  
Le Comte se lève de sa chaise… 
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Puis-je vous proposer une tisane pour vous faire passer la migraine, Mister Comte ?  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Je préfèrerai une bouteille de Champinelle, Sylvestre. C’est que je vais en avoir grandement besoin pour affronter le zozo qui cherche à convoiter la vilaine princesse dont je passe près d’elle inaperçu. Le Comte danse sur place… 
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Sa Majesté sent le bouc !  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Vous n’êtes pas le premier à me prendre pour une chèvre.  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Je n’irai pas jusque-là, mister Comte, j’ai bien trop de respect pour votre personne.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Bat-les-pattes, minus ! Je n’ai que faire de tes remarques !  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Si j’entends encore une fois, minus…  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Je constate que les casseroles sont vides. Comment se fait-ce que le souper ne soit pas prêt, facteur ? N’est-ce pas vous qui avez en charge les fourneaux ? Il serait temps de vous y mettre.  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Certes, les casseroles sont vides de l’intérieur, mais prêtes à l’emploi afin de régaler vos papilles. Je me mettrai au fourneau lorsque Juliette reviendra du marché.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
J’en ai déjà l’eau à la bouche !  
 
La lumière s’éteint… Une silhouette féminine apparait dans la cuisine et invite le Comte à danser une valse, tous deux éclairés par une lampe poursuite…La silhouette féminine quitte rapidement les lieux, puis la lumière se rallume ensuite… 
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
Qu’avez-vous prévu pour le repas, mon cher Sylvestre ? 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Du chou farci !  
 
LE COMTE  
Mes papilles ont sont toutes retournées !  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Et maintenant, Mister Comte… permettez que je vous débarrasse de vos oripeaux. 
 
LE COMTE  
Oripeaux, dites-vous ! Figurez-vous, facteur, qu’il s’agit-là d’une pièce de collection rarissime ayant appartenu au beau serge… 
 
Il se déhanche de tous côté… 
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Je ne vois pas ce que vient faire le beau serge dans cette histoire ? Eh bien oui… la dernière fois, il était question d’un certain Elvis Presley et voilà que maintenant, j’apprends que ce peignoir appartenait en fait au beau serge. Je ne sais pas s’il était beau, mais avec un surnom pareil, Sa majesté va en faire valser plus d’une.  
 
LE COMTE (Vêtu de son inséparable peignoir marron) tient dans une main une coupe de vin et dans l’autre sa canne  
J’attendrai la nuit pour passer à l’action.  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
L’âme de monsieur le Comte est en émoi, dirait-on !? 
 
LE COMTE  
Vivement que ça s’arrête ! Je n’en peux plus. Cette fille me rend dingo ! Prenez-la avec vous si vous voulez ! Je ne négocierai aucun prix. C’est juré ! Je vous l’offre en cadeau de remerciement pour m’avoir entrainé dans une grosse galère.  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Ce n’est pas moi, c’est Roberto !  
LE COMTE  
Je n’ai jamais vécu pareil calvaire de toute ma vie ! Priez pour moi, mon brave Sylvestre.  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Quelque chose vous dérange ? 
 
LE COMTE  
Un zozo cherche à convoiter ma fiancée, ce que j’ai du mal à supporter. Si jamais je le surprends au chevet de ma dulcinée, je l’étrangle ! Avis aux amateurs ! (Le Comte danse sur place) 
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
De qui parlez-vous, Mister Comte ? Je ne pense pas le connaitre ?  
 
LE COMTE  
Il ne perd rien pour attendra !  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Mais d’abord, qui est cette fille sur qui vous avez jetez votre dévolu ?  
 
LE COMTE  
Ne faites pas semblant de ne pas comprendre, Sylvestre. Vous la connaissez très bien.  
 
SYLVESTRE (accent du sud de la France) 
Si vous touchez un seul cheveu de Juliette, je vous mange le nez !  
 
LE COMTE  
J’en prendrai note. Bon vent !  
Le Comte sort en dansant… 
 
Un nuage de fumée rose envahit la cuisine… 
 
FIN DE LA SCENE 7  
 
FIN DE L’ACTE 1  
 
EPILOGUE 
 
Le nuage de fumée rose se dissipe… 
 
L’action se déroule un soir de pleine lune dans le jardin du Palais de l’Elysée, là où s’est déroulée une « Surprise Party » un peu spéciale…  
 
Le Comte est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main… 
 
Le Comte se tient sur un genou dans l’herbe devant la fontaine, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’une doigt… 
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
A l’aide ! Je me meurs ! Qu’attendez-vous pour me servir ma collation habituelle, Juliette ?  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle  
Voilà, voilà ! Pour être servie, Votre Majesté va être servie !  
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Il vous faut activer un peu plus la mayonnaise, ma chère, je n’ai pas l’intention de coucher dehors cette nuit.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Je ne comprends pas !?... Vous m’aviez laissé entendre que vous souhaitiez assister à la l’apparition de la lune. 
 
 
 
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Monsieur Sylvestre m’a dit qu’elle portait bonheur. Il m’a également assuré que de la fontaine à la lune, il n’y avait qu’un pas à faire. Je n’en ai pas cru un traitre mot.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Mais alors, pourquoi l’avoir suivi ? 
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
A dire vrai, c’est un autre dessein qui m’a amené jusqu’ici. Je ne vais pas vous le cacher plus longtemps… je cherchais un endroit calme à l’abri des badauds pour accomplir un acte qui me semble raisonnable maintenant que je connais mieux la belle.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Monsieur le Comte a une femme dans son collimateur.  
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Je la trouve splendide !  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Monsieur le Comte s’est donc trouvé une fiancée à son goût. 
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Je souhaiterais dîner aux chandelles avec elle.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
En ce qui concerne le menu, j’ai ma petite idée.  
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Je compte lui proposer du chou farci. Je suis sûre qu’elle apprécierait.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Elle s’en lèche déjà les babines.  
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Une chèvre qui mérite d’être gâtée.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Si c’est la femme de votre vie, il ne faut pas hésiter à vous jeter dessus.  
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
C’est une femme fragile, elle ne supportera mon poids à l’atterrissage. Je préfère y renoncer. 
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Vous vous défilez au moment où celle-ci crie famine, au moment le plus désespéré de sa vie, au moment où mademoiselle a le plus besoin de vous… 
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Epargnez-moi toutes ces foutaises, je vous prie. Je n’y crois pas une seconde. 
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Qu’est-ce qui cloche entre vous, preux chevalier ? Il y a bien une raison à votre blocage ?  
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Cette femme ne me voit pas, tout ce qui l’intéresse, c’est de se trémousser devant son zozo pour qui elle le béguin.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Je le connais ? 
 
LE COMTE, est placé devant une fontaine, un genou à terre, appuyé sur sa canne, une coupe de Champinelle à la main et une énorme bague autour d’un doigt 
Assez parler de lui ! Servez-moi une coupe du Champinelle ! Après quoi, j’irai me coucher. Cette journée a été très difficile.  
 
JULIETTE, surgit près de la fontaine avec une bouteille de Champinelle, un calumet dans l’autre main 
Je viens de m’apercevoir que j’ai oublié le tir bouchon. A tout de suite !  
 
Juliette sort… 
 
Un nuage de fumée rose envahit les lieux… 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DE L’EPISODE 6 
 
 
 
 
 

(c) Emilien Casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 16.12.2021
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